Le conseil municipal de Montceau-les-Mines devient-il une salle de cinéma art et essai avec la projection d’un film en version originale, donc sans les sous-titres, donc difficilement compréhensible ?
Le DOB, débat d’orientation budgétaire. C’est un débat pas des monologues à n’en plus finir que même les conseillers municipaux, au bout de cinq minutes, tellement sont-ils captivés, qu’ils lâchent prise.
Et puis au milieu, se glisse une information, « peut-être faudrait-il baisser les taux des impôts locaux, ce serait un signe fort mais nous devons faire des économies alors que les services (de la ville) fassent des propositions » émet comme idée Marie-Claude Jarrot.
« Mais c’est au maire de le faire » lui répond Laurent Selvez, le leader de l’opposition, la gauche rassemblée. « Ce n’est pas une manière sereine de gérer l’action municipale » ajoute-t-il.
« Une espèce de bouillasse »
C’est aussi, au cas ou certains auraient manqué un ou plusieurs épisodes de la vie municipale, un rappel par Lionel Duparay, adjoint aux finances, des investissements, notamment sur le gymnase Jean Bouveri (476 209 €), le poste de la police municipale (209 283 €) avec une pièce qui sera consacrée à la vidéo surveillance quand la vingtaine de caméras sera en place, de glisser au passage que Salengro est enfin accessible au public après 13 ans de disette, qu’une réflexion est menée sur la rénovation de ce complexe sportif mais pour après 2020, qu’il serait bien de penser au vélodrome, à la piste d’athlétisme. Une rétrospective dans laquelle Laurent Selvez s’engouffre avec toujours le même diagnostic, les dépenses augmentent, les recettes baissent.
L’élu de l’opposition démonte chaque point mis en avant par l’exécutif, attend toujours des réponses sur le skatepark, le projet Jardiland, « La FNAC serait mieux au centre-ville que du côté de Jardiland », « mais nous n’avons pas 150 m2 en ville » lui rétorque Marie-Claude Jarrot et « qu’il n’a pas été fait mention du projet crucial du cinéma multiplexe » ajoute encore l’élu PS.
« Vous nous avez servi une espèce de bouillasse » analyse froidement madame le maire.
Aux élus d’organiser le débat avec les gilets jaunes
Quant à Lilian Noirot (Debout la France), d’ordinaire plus sobre, « nous l’avons bien compris, vous êtes en campagne » souligne Marie-Claude Jarrot. Avec en annotation dans la marge, hors sujet. Une allocution qui fait sortir de ses gongs Julien Bertin (la gauche rassemblée). « Si c’est pas de la récupération politique » lance-t-il à Lilian Noirot. « Prenez de la camomille » lui répond-il.
Un point toutefois semble réunir le conseil municipal, les gilets jaunes. « Ce mouvement de lutte, de souffrance, il est légitime. Nous devons l’entendre » assure madame le maire qui a même reçu un mail de remerciement signé X des gilets jaunes. La ville a prêté un chapiteau et mis à disposition une armoire électrique et la salle des fêtes du Magny pour les assemblées générales.
Désormais le mouvement doit trouver une issue favorable et permettre à tous de sortir par le haut. « Nous l’accompagnons à la place qui est la nôtre. Nous devons organiser le débat et j’espère que nous l’aurons car les élus locaux savent faire vivre la démocratie, ils ont le savoir-faire » rappelle Marie-Claude Jarrot.
Dans le voeu en soutien aux revendications populaires des gilets jaunes présenté justement par Lilian Noirot, il est le seul à voter en sa faveur.
Car autant Laurent Selvez soutient le mouvement populaire « sans syndicats ni politique », autant « nous ne participerons pas à la récupération grossière d’un parti politique ». « Vous utilisez de vieilles méthodes électoralistes » indique Julien Bertin en direction de l’élu Debout la France.
« Nous ne voterons pas ce voeu qui mélange beaucoup de choses » souligne madame le maire.
Les gilets jaunes, tout le monde en parle mais pas toujours pour les mêmes raisons.
Jean Bernard