Montceau – Le Carnot, un livre d’histoire dans la bibliothèque

Comme d’habitude il prend son café. Un vendredi matin pourtant différent des autres. Un matin déjà emprunt d’une certaine nostalgie, d’émotion aussi surtout que la nouvelle, bien que déjà connue à Montceau-les-Mines, l’a été officiellement. « Cela n’arrête pas, tout le monde m’en parle ». Cet été le Carnot ne sera plus Le Carnot.

Lucien Voredini partage quelques instants avec sa fille Alexia. Adrien, son fils, apparaît puis disparaît. Le client n’attend pas au Carnot. Marie, la maman est restée à la maison, au calme, pour gérer l’administratif.

Marie, Lucien, Alexia et Adrien, à chacun son nouveau parcours

La famille Voredini commence vraiment à réaliser. Lundi à Chalon-sur-Saône, ils ont signé le compromis de vente avec Cédric Burtin, le chef étoilé de l’Amaryllis à Saint-Rémy. « D’autres acheteurs se sont manifestés » avoue Lucien, « mais vendre à Cédric Burtin, c’est autre chose. Si ce n’est pas lui, nous ne vendons pas ».

Pourquoi vendre quand on a un établissement comme Le Carnot à Montceau-les-Mines depuis 2002 ? « J’ai 62 ans, c’est la première raison » indique celui qui est né au Rouverat, « la banlieue du Magny » aime-t-il à dire. Lucien a commencé à travailler à 16 ans et 9 mois. Il débute dans la chaudronnerie avant de gérer avec sa femme, Marie, deux boutiques de fleurs, Fleur de mauve rue Jean Bouveri et à la galerie marchande du Leclerc.

L’aventure au Carnot va s’achever prochainement. Lucien et Marie, la gérante, vont prendre le temps de respirer. Alexia et Adrien sont salariés actionnaires. La première va poursuivre l’épopée avec Cédric Burtin, le second se consacrer entièrement à la photographie. « J’ai des projets plein la tête » dit-il avec un grand sourire.

« Forcément, ça va faire un vide » admet Lucien lui qui apprécie le contact avec ses clients. « J’ai quand même la boule au ventre ». Au coin du bar des amis l’attendent. C’est encore sa vie mais « je vais en laisser une partie ici ».

« C’est comme un livre qui se referme et que je vais ranger dans la bibliothèque ». D’autres le liront, lui-même pourra le feuilleter si besoin est.

Jean Bernard

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *