La démocratie a penché à gauche, vendredi soir à la salle des fêtes du Bois du Verne à Montceau-les-Mines au cours d’un débat organisé par Energies Citoyennes et Cap 2026 qui avaient invité les citoyens et les citoyennes à parler précisément démocratie en présence de Raphaël Gallon, originaire de Saint-Vallier, aujourd’hui Lyonnais, co-fondateur du CRAAC.org (centre de recherches avancées et appliquées citoyennes).
Plus d’une cinquantaine de personnes _ une très grande majorité de gauche _ , a écouté religieusement voire même avec angélisme, Raphaël Gallon. Il est vrai que la définition du mot démocratie a perdu beaucoup de sa saveur ces dernières années. On aurait presque un peu tendance à confondre démocratie avec république. Un pays peut être à la fois une république et une démocratie (comme la France, par exemple). Mais ce n’est pas toujours le cas : une république n’est pas nécessairement démocratique, et une démocratie n’est pas forcément une république (par exemple, la Grèce antique, qui était une démocratie directe, mais pas une république), a rappelé notamment l’orateur de la soirée.
Ceci dit, les futurs candidats aux élections municipales de 2026, en particulier à Montceau-les-Mines, on pris un cours de rhétorique. Mais en dehors de toutes considérations démocratiques qui pour Raphaël Gallon « est un rapport au temps et à l’espace », ou « nous sommes dans un temps très désorienté avec une démocratie régressive caractérisée par l’élection de Trump ou une oligarchie avec la Chine », un des sujets auxquels la gauche française n’a pas su répondre et simple à formuler, sinon à résoudre : c’est comment « la gauche peut-elle contribuer à des progrès dans la construction européenne, sans délaisser la nation ni être pour autant nationaliste ? » soulevait dans Médiapart, le sociologue et directeur d’étude à l’École des hautes études en sciences sociales, Michel Wieviorka.
Il est clair que « nous avons besoin d’une démocratie élective, cette démocratie différenciée sur un territoire qui doit mettre fin à la ségrégation ». Alors pourquoi ne pas ressortir les vieilles recettes de 1981 quand François Mitterrand proposait le droit de vote aux immigrés lors des élections municipales. Une idée qui n’aboutira pas, « mais nous pouvons la reprendre » évoquait Raphaël Gollon. « Une démocratie d’idées doit nous permettre de gouverner et d’en débattre ».
Une démocratie, des idées et des citoyens pourraient conduire à « la création d’une école permanente de la responsabilité citoyenne, ici, dans le Bassin minier » un courant de pensée qui ressemble à l’éducation populaire, formulait le conférencier. « Je vous soumets l’idée ».
Mais rappelait encore Michel Wieviorka : » Peut-être faut-il s’intéresser aussi à la vie des idées, au déclin des intellectuels de gauche dans un monde où Internet et les réseaux sociaux favorisent la droitisation de la pensée. Toujours est-il que l’essentiel, à mes yeux, est que le mouvement de notre société, comme celui du monde, ne peut plus être pensé -ou pas seulement en tous cas -dans les catégories héritées des grandes heures de la Troisième République, du mouvement ouvrier à son apogée, et de la patrie. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, et sans faire table rase du passé, la gauche n’en doit pas moins se réinventer. Elle est pour l’instant – comme la droite – en retard sur la société ».
Donner la parole au peuple est une chose, encore faudrait il l’écouter _ les gilets jaunes _ ou lui demander son avis. « Dix-huit qu’il n’y a pas eu de référendum d’initiative partagé, il faudrait au moins imiter les Suisses » rappelait Raphaël Gallon.
J.B.