Lundi 25 septembre 2023, devant le monument aux morts place de l’église à Montceau-les-Mines, le soleil inonde encore ce lieu dont les symboles s’inscrivent sur la pierre pour qu’ils ne s’effacent jamais.
Sur le monument pourtant, aucune trace de l’histoire des Harkis « qui a nourri une mémoire douloureuse et lancinante car elle est tissée d’abandon, de relégation et d’oubli » rappelle Christelle Roux-Amrane, adjointe au maire qui fait lecture du message de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des ancien combattants et de la mémoire. « C’est une histoire qui se découvre encore, qui heurte, qui choque, qui laisse interdit, quand on constate à quel point la France a pu manquer à sa parole et la République à ses promesses. L’histoire des Harkis, c’est d’abord l’histoire d’un engagement, celle de soldats au service d’un pays dont ils attendaient tant. Ils se sont engagés dans les montagnes du Palestro, dans le Constantinois, dans les Hauts Plateaux et ailleurs en Algérie » poursuit l’adjointe au maire.
C’est un passé douloureux pour la France qui panse les plaies tous les 25 septembre, jour choisi par le Président Jacques Chirac « pour permettre à chaque Français, à chaque Montcelliens, de prendre rendez-vous avec cette partie de l’histoire » déclare Gérard Gronfier, premier adjoint au maire.
Le peuple Harkis a fait preuve d’un courage exemplaire, d’une dignité et d’une loyauté remarquables. « Les Harkis deviendront les oubliés de l’histoire quand en mars 1962, la France reconnaît le FNL comme représentant exclusif de la population d’Algérie. Les accords d’Evian seront muets sur le sort des musulmans pro-français qui se retrouveront alors sans aucune protection » ajoute Gérard Gronfier. Car pour les Harkis, la fin des combats ne marque pas la fin des souffrances.
Ils seront des dizaines de milliers à se faire tuer, pourchassés, torturés et finalement massacrés au cours de représailles sanglantes. Plus de 10 000 Harkis seront exécutés ou massacrés entre le 19 mars et le 1er novembre 1962. « Ceux qui réussirent à s’enfuir en quittant la terre où ils étaient nés, seront accueillis en métropole comme des intrus. Ils sont vivants certes, mais à quel prix » rappelle le premier adjoint.
A ceux qui ont combattu en Algérie, à ces blessures toujours pas refermées, on demande encore des paroles mais aussi des actes. Savoir, c’est se souvenir, disait Aristote.
A Montceau, on se souvient « pour interpeller notre conscience collective et nos esprits » témoigne Gérard Gronfier.
J.B.