Depuis la semaine dernière, les techniciens de la société Cardem (groupe Vinci) sont au chevet du réfrigérant haut de 100 mètres et de la cheminée (140 m) de l’ancienne centrale thermique Lucy III.
Le 8 novembre prochain, à 14h _ si tout va bien _ ces montres de béton seront foudroyés et disparaîtront du paysage montcellien. « Franchement, cette tour réfrigérante ne me dérange pas » concède Fella qui habite rue de Roanne. « Mais bon, on n’a pas le choix, ce n’est pas nous qui décidons ».
Comme une soixantaine de foyers qui a été recensée par la police municipale de Montceau, Fella devra quitter son logement le jour de l’opération. Elle n’ira pas au complexe Salengro où seront accueillis ceux qui résident dans le périmètre de sécurité de 400 mètres autour de la centrale. « Je préfère être chez mon amie. Mon fils, lui, ira chez son frère », précise-t-elle.
La destruction du réfrigérant n’inquiète pas outre mesure ni Fella ni Philippe dont l’habitation le long du canal du Centre est à 200 mètres à vol d’oiseau du « pot de yaourt ». « Je n’ai pas de crainte particulière, je pense que la société prend toutes les précautions nécessaires, elle ne fait pas n’importe quoi », dit-il.
Le mercredi 8 novembre il se rendra avec son épouse et les voisins à Salengro sans oublier de bien fermer les portes, les fenêtres et les volets avant de partir. D’ici le jour J, « nous irons à la réunion d’information à la salle des fêtes du Magny, lundi 30 octobre à 19h30. Mais bon, ça va faire tout drôle de ne plus voir la tour réfrigérante. Elle était un repère. Vous habitez où ? A proximité de la tour, je répondais aux gens ».
Du côté de la police municipale de Montceau, le travail « a débuté depuis fin août » indique son chef, Stéphane Fel, « entre les réunions avec la police nationale et le recensement ». Il a donc fallu prévenir tous les foyers et les commerces ou entreprises situés dans le périmètre de sécurité. Le 8 novembre, « nous devrons nous assurer que tout le monde a bien quitté les lieux ».
Sur le réfrigérant et la cheminée, les préparatifs avancent. Les techniciens de la Cardem emmaillotent les piliers du « pot de yaourt », ils seront les premiers à exploser avant de provoquer une ouverture sur un côté du réfrigérant. Et tout s’écroulera, comme la cheminée. Des opérations qui prendront de 10 à 20 secondes.
Si tout se passe bien car en juin dernier, une cheminée de 250 mètres de haut de l’ancienne centrale thermique d’Aramon (Gard), n’est tombée qu’à moitié.
Jean Bernard