Le licenciement du directeur du cinéma Les Plessis à Montceau-les-Mines, interpelle. Le 16 décembre 2019, Christophe Belgioiso est prié de faire ses valises et d’aller voir ailleurs.
Ce lundi, à la suite de l’entretien avec le désormais ex-directeur des Plessis, nous avons, bien évidemment tenté de joindre madame Evelyne Davoine, présidente de la société Cinéalpes sur son portable. Sans succès.
Dans un courrier adressé à Christophe Belgioiso qu’il a fait suivre à son avocat, Maître Claude Vermorel, et une litanie de reproches notamment un client mécontent, la casse d’un ventilateur, pas de bouteilles d’eau à disposition du personnel pendant la canicule, problème de gestion des stocks de confiserie, pas de monnaie dans le coffre, les portes de la salle 1 ouvertes pour créer un courant d’air, une erreur de tarif à la séance de Mylène Farmer, un commentaire déplaisant effacé sur Google, le 18 septembre dernier sonnait le glas du directeur.
« Ces faits énoncés ‘ci-dessus) nuisent au bon fonctionnement du cinéma, nous vous informons en conséquence, notre décision de vous licencier ». Signé Louis Di Gennaro, directeur administratif et financier.
Aujourd’hui, Christophe Belgioiso a décidé de dénoncer « ce licenciement abusif » dit-il. Homme au fort tempérament méditerranéen, il parle avec sa voix qui porte, la conviction d’un individu dont la passion du cinéma va bien au-delà du personnage à la Raimu.
En lien avec la vente probable du groupe Cinéaples à Pathé Gaumont ?
La forme peut être contestée et contestable mais c’est surtout sur le fond que cette affaire de licenciement pose des questions à Christophe Belgioiso. « Déjà, dit-il, la direction a mis presque 10 ans pour s’apercevoir que je suis mauvais, que j’accueille mal le public ». Mais, ajoute-t-il, « mon licenciement est en lien avec la vente du groupe familiale à Pathé Gaumont qui doit faire une offre de rachat d’ici la fin octobre ». Une façon comme une autre de baisser la masse salariale avant de céder le groupe et réduire ainsi les indemnités de départ dans l’hypothèse d’une réduction du personnel.
Christophe Belgioiso ne peut s’empêcher également d’évoquer ses débuts à Montceau-les-Bains, le 21 juin 2010. « A cette époque, madame Davoine m’avait recruté dans la perspective de l’ouverture du complexe de 5 salles dans deux ans. Le projet ne s’est pas réalisé ». Il donne aussi des précisions sur le projet actuel. « Selon mes informations, celui qui consiste à réhabiliter les Plessis (5 salles et un permis de construire signé), les travaux ne sont pas prévus avant le second semestre 2020 ». Il y avait pourtant urgence.
Urgence au point que « le cinéma Les Plessis a perdu 10 000 entrées depuis le début de l’année » assure l’ex-futur directeur.
Alors le 16 décembre 2019, Christophe Belgioiso repartira à Aubagne, sa ville natale, « là où j’ai débuté dans le cinéma, j’avais 15 ans, j’étais contrôleur comme on disait à l’époque ». Il retourne dans ce même cinéma. Son pays. « Je ne suis pas triste de quitter Montceau, mais j’espérais partir dans d’autres conditions. Il réclame à madame Davoine une indemnité de départ, « sinon, nous irons aux prud’hommes ».
La vie professionnelle est parfois sans pitié. Christophe Belgioiso conteste son licenciement. Ce n’est plus du cinéma juste un monde impitoyable. Une fin de projection en queue de poisson.
Jean Bernard
M. le directeur est une victime du système Davoine.
Mme Davoine agit vis à vis de ses employés cynisme.
Tout comme elle fait avec les élus montcelliens qu’elle ballade depuis près de 10 ans avec des promesses non tenues de rénovation des Plessis, devenus au fil des ans un véritable taudis.
Bonne chance à vous Monsieur et souhaitons que le projet de nouvelles salles porté par M. Faure puisse désormais aboutir au plus vite afin que notre ville dispose enfin d’un cinéma digne de ce nom.
Tout est contestable, jusqu’aux motifs réels liés à une reprise de l’entreprise dont l’information est publique. La Direction du groupe peut s’attendre à être condamné à une condamnation record car les barèmes Macron ne s’appliqueront pas dans ce cas précis. Ils ont intérêt à vite négocier, dans le cas contraire c’est le nouvel acheteur qui héritera du contentieux.