Pour la première exposition de cette nouvelle saison à la galerie haute de l’Embarcadère à Montceau-les-Mines, Pascale Martinez, directrice du pôle culture, a frappé fort avec Hom Nguyen. Un nom au rayonnement international pour ainsi dire inconnu dans le Bassin minier. D’où l’intérêt de venir contempler ses oeuvres jusqu’au 3 décembre 2019.
Ses toiles, pour vous donner une idées, valent entre 6000 et 150 000 €. Les galeries, les collectionneurs, les grandes marques de luxe, le couvent de leurs yeux. Hom Nguyen est un phénomène de l’art. Et plus que son talent indéniable, c’est surtout son humanité qui transpire. Un mec plus que normal, jean, tee shirt et baskets qui engage la conversation sans la moindre interrogation, sans la moindre hésitation, avec humilité et une facilité déconcertante. Pas de phrase tarabiscotée avec des mots incompréhensibles ou des citations de grands hommes à n’en plus finir.
Hom Nguyen, c’est l’homme de la rue qu’on croise avec qui on aimerait partager un bout de chemin.
Il n’est pas né dans la soie mais à Paris. D’origine vietnamienne, il a très vite été obligé de subvenir aux besoins de sa famille même si le dessin le passionnait déjà. Son job, vendeur de chaussures avant « de cirer les pompes » dit-il sans connotation négative, « pour entretenir le cuir des clients ». De la patine du cuir, il est passé aux dessins sur les pompes, « des tatouages » précise-t-il. Un coup de maître qui va le conduire en 2011 à exposer ses premières oeuvres dans une galerie parisienne avant d’entrée de plain-pied au Grand Palais. Le nom Hom Nguyen décollait. Lui, gardait les pieds sur terre.
Il sait d’où il vient alors son rapport avec l’être humain est proportionnel à son talent extraordinaire. « Je suis parti de rien » rappelle-t-il. « On me considérait comme le Guy Degrenne de la pub télé« .Alors il donne de son temps, il anime un atelier de dessin et de peinture au service psychiatrique de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris avec avec les enfants adolescents. Donne aussi des conférence à la Sorbonne.
Montceau-les-Mines, il ne connaissait pas du tout. « Mais quel bel outil vous avez-là » en parlant de l’Embarcadère. Quand Pascale Martinez m’a appelé et expliquer que ma présence et celle des mes oeuvres avaient pour but de faire avancer la ville culturellement, notamment envers la jeunesse, j’ai dit oui ». C’est ouvrir les jeunes à l’art. « Ce que j’ai fait _ il est autodidacte _, d’autres le peuvent également« .
Lui qui expose dans les plus grands lieux et galeries, n’a jamais été accueilli en musique. Une petite touche musicale qui fait toute la différence. « C’est précisément l’ambiance que nous voulons donner à ce lieu, ce mariage de l’art, la peinture et la musique » ambitionne Marie-Claude Jarrot.
Hom Nguyen réalise surtout des portraits avec un style caractéristique. Du Nguyen tout craché. Les yeux n’ont pas la forme d’un oeil et pourtant s’en est un. Il explore une technique, celle de l’incertitude où le trait hésitant offre une perspective déroutante et des trajectoires aux frontières invisibles.
Cézanne peignait, Hom Nguyen crée.
Jean Bernard
Exposition Hom Nguyen, galerie haute de l’Embarcadère à Montceau-les-Mines, aux heures d’ouverture jusqu’au 3 décembre.