Leur salut, c’est la reprise du site alors les salariés d’Eolane Montceau innovent. Un coup de gueule au cinéma jeudi 5 juillet et au tribunal le 24 juillet en chantant. Une lutte originale.
Les salariés d’Eolane (services industriels en électonique) attendent toujours un hypothétique repreneur avant que le site installé zone Saint Elisabeth à Montceau-les-Mines ne ferme comme l’a annoncé la direction voici huit mois. Qui dit fermeture, dit licenciements.
Les plus souvent, dans ces conditions, syndicats et salariés enchaînent mouvements de grève, débrayage, occupation du site, bref ils manifestent et n’obtiennent pas nécessairement gain de cause.
Chez Eolane Montceau, Alain Schleich, le représentant du personnel et néanmoins cégétiste, la lutte prend une toute autre forme pour mettre la pression sur la direction et favoriser l’arrivée d’un repreneur, « nous faisons du tapage maîtrisé » admetait-il. Inutile de mettre la pagaille et faire fuir le repreneur.
Alors jeudi 5 juillet, ils iront au cinéma Les Plessis à la séance de 20h30 et voir « En guerre » en partenariat avec La mère en Gueule qui ce soir-là, lance son 4e festival Coup de gueule (du 5 au 7 juillet).
En guerre, avec Vincent Lindon, est un cri qui dénonce avec réalisme le sacrifice des classes sociales ouvrières et moyennes, un cri qui résonne particulièrement à Montceau-les-Mines en écho aux luttes récentes des salariés de Konecranes , SIAP et d’Eolane, lit-on sur le flyer édité à l’occasion de la projection. « Avec La mère en gueule, nous faisons cause commune » soulignait Alain Schleich.
Il espère ainsi, que les médias relayeront le message des salariés d’Eolane, « qu’ils puissent s’exprimer à l’issue du film ».
Deux des acteurs, Olivier Lemaire et Mélanie Rover ainsi que Ralph Blindauer, l’avocat des salariés montcelliens, au titre de conseiller technique du film seront présents dans la salle. Evidemment la présence de Vincent Lindon aurait donné une autre envergure à l’événement et des retombées différentes.
Difficile pour Lindon aux Plessis, aussi compliqué pour le secrétaire général de la CGT au tribunal. « J’ai bien demandé à Philippe Martinez d’être avec nous au TIG à Chalon-sur-Saône le mardi 24 juillet. C’est pas gagné! » admettait le représentant du personnel.
Car après le cinéma, le tribunal et enfin une audience en référé avec maître Blindauer pour défendre la cause des salariés d’Eolane Montceau. L’audience du 5 mai dernier avait été repoussé à la demande de la direction. Cette fois-ci, avec ou sans Martinez, le personnel y sera et là encore, « nous prévoyons de nous distinguer avec une chanson devant le TIG. Un déplacement en bus est prévu.
Chez Eolane, on n’est pas fort en gueule mais on va avec La mère en gueule et au tribunal en chantant. « Je ne suis pas sûr que ça marche » reconnaissait Alain Schleich. Ce serait une première !
Et pourquoi pas !
Jean Bernard