Les élus du CHSCT du site Eolane à Saint Elisabeth à Montceau-les-Mines veulent faire cesser les pressions subies par les salariés par voie judiciaire.
Voilà huit mois que la fermeture du site de production électronique Eolane à Montceau-les-Mines est annoncée, huit mois que les 85 salariés ne savent pas sur quel pied danser, ignorent si la direction du groupe cherche réellement un repreneur, bref, ils se demandent à la sauce ils vont être mangés.
Aujourd’hui, un nouvel élément a surgi de la boîte magique de maître Blindauer, l’avocat des salariés qui, à la suite d’un rapport d’experts a ou va déposer un référé au tribunal pour dénoncer le stress subit par le personnel. « Me Blindauer a sauté sur l’occasion » souligne Alain Schleich, secrétaire du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et membre de la CGT, le syndicat majorité sur le site de Montceau.
Voilà donc une donnée qui, à première vue semble surprenante et peu commune, mais « le stress se plaide devant un tribunal » rappelle Alain Schleich.
Le stress, nouvelle arme juridique qui, par les temps qui courent, va probablement faire des émules.
Ceci dit, chez Eolane Montceau, les salariés en perde leur latin, ne sachant pas où la direction conduit l’entreprise. « Nos clients disparaissent, la direction prétend que Montceau n’est pas concerné par le projet Cap 2020 _ restructuration du groupe avec notamment la fermeture des sites à Roncq dans le Nord et Vailhauques dans le sud (34) et celui de la zone Saint Elisabeth pour 2020 _ et, d’un autre côté, elle est prête à céder le site de Montceau pour 1€ symbolique. Y a-t-il un traducteur dans la salle ?
Mais quand deux gros clients d’Eolane Montceau, CEPRO (robotique) va partir à Valence _ autre site du groupe Eolane _ et FAURECIA (automobile) va donner du travail aux Chinois _ toujours sur un site Eolane _ « c’est bien la volonté de la direction de transférer ces clients sur d’autres sites » affirme le secrétaire du CHSCT. « Ce n’est pas nous, ce sont les clients qui en font la demande, nous a répondu la direction » ajoute-t-il encore.
CEPRO et FAURECIA comme d’autres ne sont pas dupes ou on leur fait comprendre que l’avenir à cours terme, n’est plus à Montceau qui va fermer mais sur d’autres sites. A force de vider le site montcellien, la fermeture et les licenciements en bloc seront inévitables.
Le stress, c’est aussi la perpétuelle réorganisation du personnel. « Nous avons déjà dû palier à cinq démissions, il pourrait il y en avoir d’autres, les départs à la retraite, alors si un repreneur arrive, il va trouver quoi? », s’interroge Alain Schleich. Un site en décrépitude.
Quant aux repreneurs éventuels que le cabinet Oneida (1) est chargé de dénicher, « nous savons seulement que cinq ont bien voulu regarder le dossier » prétend le secrétaire CHSCT.
Ce dernier tient absolument que le salariés montcelliens soient intégrés au tour de table avec la direction et le repreneur. « Nous poserons nous conditions ». Seront-ils vraiment en mesure d’imposer leur loi ? C’est difficile à croire mais pas impossible. Alain Schleich reconnaît toutefois, « l’affaire est mal engagée mais nous sommes des teigneux. Nous allons au tribunal pour bloquer le projet ».
Audience d’ici une quinzaine de jours.
Jean Bernard
(1) Parallèlement la direction mène son projet unilatéral de reprise du site avec le cabinet ONEIDA. Une rencontre entre eux, les élus locaux et la commissaire au redressement productif aura lieu ce jeudi au Creusot en début d’après-midi. Les salariés n’y sont pas conviés. L’avocat Ralph Blindauer sera présent.
lettre d’information au personnel d’Eolane Montceau
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J’admire la constance et la détermination des salariés d’Eolane pour le maintien du site et des emplois.
Salutations solidaires
Bruno Silla