Collège Jean Moulin : histoire et mémoire.
La classe de 3ème 3 du collège Jean Moulin de Montceau, dans le cadre de son projet « s’engager », sous la houlette de Mmes Marnat-Moreau et Henry et en collaboration avec l’ARM (association des rescapés de Montluc) a participé à un ouvrage collectif « Parcours d’Internés à Montluc » qui a obtenu le prix 2018 de l’association.
L’ignoble, l’infâme, l’inhumain se sont emparés des murs de cette prison construite en 1921 qui a trouvé une destination de lieu de rétention militaire (le Gnouf) sous le régime de Vichy de 1940 à 1943.
L’occupant nazi l’a réquisitionnée dès janvier 1943 (l’invasion de la zone sud, après le 11 novembre 1942 suite au débarquement en Afrique du nord le 8 novembre 1942) jusqu’au 24 août 1944.
Les Allemands, suite au courrier du commissaire de la République Yves Farge et de l’intervention du cardinal Gerlier, ont quitté Montluc le 24 sans faire davantage de morts. Il restait là un millier de prisonniers dans lesquels les Allemands avaient l’habitude de piocher. Il faut rappeler que de Montluc on partait pour la déportation ou alors on était exécuté.
C’est de ce furoncle honteux et de ses victimes malheureuses et glorieuses que les élèves de la 3ème 3 ont eu à s’intéresser. L’ARM leur a confier une mission qu’ils ont su mener à bien avec courage et détermination de fin septembre à mai à raison d’une heure tous les 15 jours en épluchant les documents fournis, en jouant les historiens sur le net et en allant visiter la sinistre prison.
Les recherches ont porté sur le contexte, le lieu, l’histoire de la répression et de ceux qui y sont passés et ont été victimes.
3 dossiers tous passés par Montluc :
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Nissim Amouraben : déporté racial et politique, dénoncé par des « bons français ». Mort d’épuisement à Mauthausen
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Joannes Gesler : résistant, déporté à Ebensee comme Nacht und Nebel (nuit et brouillard, le pire pour les résistants ou les politiques), libéré le 6 mai 1945
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Etienne Pfirsch : résistant arrêté sur dénonciation d’un milicien : (Avond), déporté à Mauthausen, libéré le 5 mai 1945.
Les élèves et les enseignants ont mené des recherches, trouvé des descendants, communiqué avec certains d’entre eux. Un gros travail qui figure dans l’ouvrage aux côtés de ceux du collège Colette de Saint-Priest et du Lycée Ort de Lyon.
Bruno Permezel, président de l’ARM était accompagné des membres de son bureau, la présidente de l’ANACR 71, M. Joly résistant, et diverses personnalités dont Mme Mathos représentant la ville.
Le principal, son adjointe, les deux enseignantes impliquées ont accueilli les visiteurs au milieu des élèves ayant travaillé sur le projet.
Un de ceux-ci, Raphael N’col N’colo a résumé le sentiment de ses collègues « cela nous a apporté la connaissance du sujet pour ne pas répéter les mêmes erreurs, pour défendre la liberté ». On sentait qu’il reliait la situation de la seconde guerre mondiale à la nécessité d’être vigilant actuellement.
Tout le monde a posé ensuite aux côtés de Titine sortie du garage pour l’occasion.
Gilles DESNOIX