« C’est comme en temps de guerre ». La réflexion à l’issue de l’assemblée générale de Montceau commerces, vendredi soir à la salle polyvalente du centre nautique, en disait long sur l’ambiance, surtout après la prise de parole d’Emmanuel Thillet, président départemental de la fédération des unions commerciales.
Avec les dernières mesures prises par le président Macron pour ralentir au maximum la propagation du coronavirus, »nous vivons une situation exceptionnelle » dit-il. Mais surtout, « nous risquons de fermer nos magasin d’ici deux semaines », annonce-t-il. Comme en Italie et dans une partie de l’Espagne (Madrid).
Des rues désertes à Montceau-les-Mines et dans tout le pays, sans doute faut-il s’y préparer. L’image n’est pas rassurante du tout. « C’est la troisième guerre mondiale, biologique » entend-on encore.
La musique augmente la discorde
Autant dire que Brigitte Voisin, présidente de Montceau commerces, avant même qu’Emmanuel Thillet ne s’exprime, a expédié l’assemblée générale, juste pour rappeler le nombre d’adhérents acté en 2019, au nombre de 88, que 6 nouveaux viennent d’arriver en début d’année 2020. Au moins une bonne nouvelle au cours de cette soirée où chacun des commerçants devaient respecter un espace d’un mètre entre chaque chaise.
Sans les interventions de madame le maire et de Guy Souvigny, son adjoint au commerce et à l’économie, l’assemblée générale aurait été d’un petit millésime. A la veille des élections municipales et la crise du coronavirus, les esprits vagabondaient sans doute au-delà du centre nautique.
Est revenu sur le tapis le contentieux avec une habitante de la rue Carnot qui ne supporte pas la musique dans la rue le samedi, laquelle a intenté un procès à Montceau commerces et même à la ville qui, justement, a pris un arrêté pour diffuser la musique malgré l’interdiction du tribunal. « C’est incroyable, inacceptable. Quand on habite au centre-ville,on accepte le bruit sinon on va vivre au fond de la forêt avec le bruit des oiseaux et même du silence » balance Marie-Claude Jarrot. « J’aurais pu autoriser la musique tous les jours ». La guerre des décibels est vraiment déclarée. La plaignante et Montceau commerces sont en cassation, c’est dire le niveau atteint…
Et que va-t-il se passer quand Carrefour Express va ouvrir la semaine prochaine juste au-dessus de ses fenêtres ?
La zone Jardiland, que de péripéties
Sur le tapis aussi, la place du manager du centre-ville dans le cadre de l’action coeur de ville. Les commerçants s’interrogent sur utilité. « Il doit être plus actif » concède madame le maire. « Il faut qu’on apprenne à travailler ensemble, que s’instaure une collaboration » précise Guy Souvigny. « Appuyez-vous sur lui » souligne le président des unions commerciales. Ce vendredi 13 mars, n’a pas été son jour de chance à Mathieu Bouillet.
Sur le tapis encore, la zone Jardiland. Un sacré micmac avec un investisseur privé « qui doit passer devant la CDAC (commission départementale d’aménagement commercial) pour valider son permis de construire » assure Guy Souvigny même si l’investisseur est persuadé du contraire. Le sous-préfet lui aura-t-il fait entendre raison ?
Ajoutez à cela le contentieux entre la FNAC _ qui doit s’installer sur la zone Jardiland _ avec l’Espace culturel Leclerc et tous les ennemis sont réunis sur la photo de famille. « Leclerc ne veut pas de la FNAC » résume parfaitement l’adjoint au commerce.
Autre info, le permis de construire du troisième bâtiment sur la zone Jardiland a été refusé par la ville de Montceau fin février. Il était question de l’implantation d’un restaurant et d’une salle de sport qui ferait concurrence à des commerces du centre-ville. « C’est hors de question » signifie Marie-Claude Jarrot quand bien même l’investisseur est libre d’accueillir qui bon lui semble. La concurrence est libre.
La zone Jardiland, la ville ne peut s’y opposer, mais « il nous revient le rôle de fluidifier la liaison entre les zones commerciales et le centre-ville, à pied ou à vélo », explique madame le maire. Qu’on puisse aller et revenir d’un lieu à un autre en y prenant du plaisir.
Sur le tapis toujours, les containers semi-enterrés au centre-ville et le coup de gueule de Marie-Claude Jarrot en direction de la CUCM. « C’est dégueulasse ou alors le camion passe plus souvent. D’ailleurs nous allons investir dans une balayeuse, je ne peux pas attendre 9 mois pour nettoyer le cente-ville ». Et la CUCM toujours en cause.
Autant l’actualité de Montceau commerces n’a pas défrayé la chronique, autant le maire, son adjoint et Emmanuel Thillet ont mis l’ambiance. Pas nécessairement joyeuse.
Une soirée vraiment particulière.
Jean Bernard