Au-delà de toutes les études sociologiques faites par des gens sérieux pour savoir le pourquoi du comment, il arrive parfois qu’un simple recueil pas nécessairement poétique, explique beaucoup de choses sur la vie économique, notamment à Montceau-les-Mines entre les années 1920 et 1980 et comprendre le pourquoi du passé et expliquer l’après.
Christian Merlin est chercheur, il cherche des perles, est un féru d’histoire et tout ce qui a trait à Montceau-les-Mines, le Bassin minier, l’intéresse au plus haut point. A force de tout ou presque tout collectionner, du moins ne pas jeter, il a trouvé au fil de ses expéditions, d’ancien bulletins et parutions locales qui contenaient des publicités qui concernaient Montceau-les-Mines. L’idée lui est venue de les rassembler dans un livre de 320 pages, 400 réclames et publicités présentées par décade. A la fin du document, on trouve les publicité triés par nom et la page, même chose pour les activités. Il a même poussé le soin de transcrire les anciens noms de rue avec les noms actuels. Rien ne lui échappe, rien ne vous échappera à la lecture de ce recueil indispensable à coller dans votre bibliothèque et feuilleter à l’envi.
60 ans de réclames comme on disait avant, même dans le poste de télé et de publicités « au » Montceau _ on allait au Montceau, pas à Montceau _ , témoignent précisément du Montceau d’avant que les nostalgiques ont connu et disent encore, « c’était mieux avant ».
Tout s’explique. D’ailleurs Christian Merlin l’a inscrit dans son avant-propos, à cette époque, les évolutions techniques de l’exploitation du charbon et l’accroissement de la population ont engendré la création d’une multitudes d’entreprises, artisanales et industrielles, en particulier mécaniques et métallurgiques. « Les mineurs vivaient bien, ils avaient de l’argent à dépenser, ils étaient logés et chauffés », indique-t-il. La mine d’un côté, des bonneteries (Gerbe, notamment), des fabriques de pantoufles (Blanchard, entre autres), proposaient des emplois aux jeunes femmes.
Alors on se rendait au Montceau faire les magasins. On achetait le costume de communiant chez Boulogne, le costume chez Sive ou au Palais du Vêtement chez Sive pour la noce du cousin, on faisait un petit saut aussi chez Baudot, la pâtisserie, pour caler un p’tit creux.
Que de vitrines s’étalaient devant les yeux des Montcelliens, des Gueugnonnais, des Toulonnais… Montceau-les-Mines attiraient naturellement.
C’était avant. Avant que la mine ne ferme. La suite, on la connaît. Plus de mine, plus de mineurs, la population s’effrite et les commerces aussi. C’est mathématique pas nécessairement rationnel.
J.B.
60 ans de réclames et publicités au Montceau par Christian Merlin, 320 pages, 35 €