Elle avait toujours l’espoir de vendre. Puis les années ont passé. Allez, encore un an, y en a bien un qui va finir par mordre à l’hameçon et permettre à Josy de décrocher, lâcher son bar et penser, enfin, à elle.
Mais rien, pas une touche. Le Josy bar c’est comme le Zamzibar, faut connaître. On y vient pas pour boire un coup mais pour autre chose. C’est une atmosphère, un cadre, un coin de bar posé au bord du canal du Centre à Montceau-les-Mines où pendant 31 ans, des générations sont venues mouiller leurs lèvres sur les cols de mousse ou finir une nuit avant d’en commencer une autre.
Josy a aimé à la folie ces folles nuits, ses rencontres « avec des gens merveilleux » qui ont peuplé les soirées encore plus belles qu’un clair de lune à Maubeuge.
La fin, Josy s’y préparait, la prévoyait mais comme personne n’a voulu couler une bière à sa place, elle a décidé de couper elle-même le cordon ombilical. Clap de fin.
Le samedi 15 août, Josy fera ses adieux à la scène, à la cène même entourée de ses amis, « ses enfants ». Une dernière soirée d’anthologie comme l’a été sa vie au comptoir pendant 31 ans.
Depuis la fin du confinement, le retour à la vie d’après lui a fait prendre conscience que l’heure avait sonné. « La période du covid m’a secouée » dit-elle. Elle a glissé sur la corde de la dépression, lentement mais sûrement. Elle est revenue mais le coeur n’y était plus. Une santé plus fragile, un moral en baisse et de reconnaître que, « j’ai besoin de me reposer ».
Alors Josy va partir, quitter ce bar mythique. A 68 ans, après le 15 août, elle va suivre le fil du canal jusqu’à la 13e écluse, y poser ses souvenirs sans revenir en arrière mais toujours avec un oeil dans le rétro. « je ne croyais pas que ce métier pouvait me transporter aussi loin » encore plus près des étoiles.
Montceau-les-Mines sans Josy, sans son sourire et sa coiffure à la mode de chez elle, sans son bar, c’est un sacré coup de barre. En avant toute, Josy prend le large.
Jean Bernard
Avant de fermer, Josy se sépare de son mobilier, banquettes, tables, etc. Prix intéressants et la licence IV est à vendre. Alors…
Rencontre – Josy, « Ma Louloute », « Ma maman », le coeur sur le zinc
Bien dommage en effet de voir une telle figure de l’histoire des nuits Montcellienne disparaître ! Le p’tit bistro de quartier qui ressemble aux p’tit zinc Parisien de nos belles époques. Espérons que l’âme du lieu restera Montcelien, restera un peu Josy. A la mairie de veiller
Ça fera l’occasion de rouvrir un kebab