Et l’utilisation du parler Lyonnais est excellente puisque outre le fait de désigner un établissement de restauration le mot bouchon désigne le repas du soir, celui du matin s’appelant le mâchon.
Bien sûr ce ne sont ni la mère Guy ni la mère Brazier qui officient, mais comme diraient les Lyonnais de souche : « C’est vrai bon quand même».
Aucun des 50 convives (résidents et familles) ne pignoche (1). À cha peu (2) les gratons sont engloutis, aidés dans la descente par un excellent Kir.
Tout le monde est benaisé (3), personne n’a envie de se marcourer (4) en attendant qu’apparaisse sur les tables, avec les pots (5), la salade Lyonnaise.
Disons le tout de go, c’est un must de la gastronomie d’entre Saône et Rhône.: des feuilles de salade verte, salade frisée, mâche ou dents de lion (6), des lardons, des croûtons, un œuf poché ou mollet, du persil. Irrésistible.
Comme on n’a pas trouvé la place pour des foies de volaille dans la salade on les utilise dans un autre plat typiquement lyonnais, le Gateau de foie de volailles : soufflé au foie et aux fines herbes, à la béchamel, à la crème, au Porto, coulis de tomates. Une des nombreuses spécialités aux abats de la cuisine de Lyon.
Avant d’aller guincher comme sur les pentes de la Croix Rousse ou de Fourvière, sous la houlette bienveillante de l’inoxydable Fernand, on doit prendre encore un peu de forces, alors place aux lichouseries de circonstance : le baba au rhum.
Les Mères, dans leurs Bouchons, préparaient des desserts simples et classiques (tarte aux pommes, tarte à la praline, île flottante, baba au rhum).
Avant le repas ils ont chanté et bien ils danseront maintenant avant de prendre du souci (7) et de regagner leurs pénates.
Gilles DESNOIX
1 Décortiquer avec minutie et lenteur
2 Petit à petit
3 Etre bien à son aise
4 Se faire de la bile, du mauvais sang
5 Bouteille de vin mesurant 46 centilitres.
6 variétés de pissenlits
7 prendre congé, rentrer chez soi.