Certains vont penser qu’il s’agit d’un fait anodin, une voiture qui en percute une autre puis encore une autre, un simple fait divers comme il s’en produit pas tous les jours mais presque. Un aléa de la vie, la faute à pas de chance.
Cependant, en matière de sécurité rien est anodin. A chaque événement dramatique, politiques, experts et autres, tous sont unanimes à reconnaître « que nous en tirerons les conséquences ». Mais doivent-ils attendre le drame ?
Ce qui s’est passé le dimanche 19 août 2018, rue Anatole France au Bois du Verne à Montceau-les-Mines est tout à fait symptomatique des dangers de tous les jours. Une voiture survient du Bois Garnier et pour une raison inconnue, défonce un premier véhicule puis un second en stationnement. Une Renault Mégane de mai 2017 est réduite à l’état d’épave. Remarquez, l’ancienne Alfa Roméo qui a percuté la Renault puis une Super cinq n’est pas en meilleur état, d’après les dires du propriétaire de la Mégane. Un propriétaire absent au moment des faits, qui alerté par des amis, est revenu précipitamment constater les dégâts.
Le conducteur fautif a prétendu avoir eu un problème mécanique, qu’il roulait à 50 km/h. Possible. « J’en doute » émet pour sa part le propriétaire de la Mégane (Monsieur Bajon). « Quand on voit l’impact, on se dit que cela aurait pu être pire », ajoute-t-il. Il enchaîne: « Je veux soulever la vitesse excessive de certains véhicules dans la rue Anatole France, la journée mais surtout le soir. Il faut absolument faire quelque chose ».
« Même au niveau du passage pour piétons, il faut faire très attention, les voitures arrivent trop vite et ne s’arrêtent pas » affirme madame.
Dans cette rue, chacun y va de son commentaire: « Quand on roule sur cette grande ligne droite, personne ne regarde son compteur » entend-on au tabac. D’autres fustigent le téléphone au volant pour expliquer l’accident du 19 août.
« Oui, ça roule vite ici mais ce sont seulement 10% des automobilistes qui exagèrent et ils sont dangereux » admet-on au bar.
« Alors s’il y avait un ou deux ralentisseurs… » évoque-t-on également.
Une route départementale pour rue, des habitations et une école à proximité, « faut-il qu’il arrive quelque chose de grave pour que les pouvoirs publics prennent des mesures ? » s’interrogent madame qui habite là depuis douze ans.
Des mesures vont être prises, selon Gérard Gronfier, adjoint à la tranquillité publique. « Une ligne blanche va être matérialisée de la salle des fêtes du Bois du Verne jusqu’aux feux (en direction du Bois Garnier) et incessamment sous peu, la police va effectuer des contrôles de vitesse ».
C’est déjà mieux que rien.
Jean Bernard