Samedi 9 juin soirée musique au Bar Aillot. Et c’est nulle part ailleurs.
Si quelqu’un à quelque chose à dire contre le Bar Aillot, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais.
L’autre côté du miroir, c’est l’impression première… un pas, on franchit la porte, tout semble naturel, habituel, bon c’est de la terre battue, mouais, mais bon, un pas et on bascule dans le monde de Lulu, dans le monde du bar Aillot où le temps s’écoule dans des montres molles à la Dali.
Le programme annonçait fier comme un indicateur des chemins de fer : 20h00.
Que nenni mon bon…. 21h00 et des broques et de l’amour en grappe.
Se préoccuper du temps qui passe, ici c’est comme… demander une Badoit à Vichy, un cassoulet à Strasbourg, un Bordeaux aux hospices de Beaune, c’est la mouche dans le lait, la bévue, l’anachronisme sournois, le manque de savoir vivre en un mot « péquenot Bourgeois ».
La vie est trop courte pour ne pas passer la nuit en musique au Bar Aillot. Et franchement elle serait plus longue que ce n’en serait que mieux, mais au Bar Aillot.
Tu voulais voir Zato et tu as eu Ossayol en première partie, le public assis sur les chaises en bois a apprécié, vraiment, applaudi très fort, les fesses sans doute talées.
Les attablés dehors ont suivi d’une oreille distraite. C’est vrai que c’est un univers ce chanteur, qui se concentre en glissandi dans son coin, pousse un roupillon méditatif, et monte sur scène pour envoyer à fond.
Tu voulais voir Zato et tu as eu Zato, le gars et la fille, la gratte et l’archer, le plaisir aussi. Une seconde partie de toute beauté. On ne pense même pas à faire autre chose quand ça envoie sur la scène.
Quand Lulu vous concocte un truc, une soirée, plus ses sentences à la Desproges, vous repartez avec du lourd dans la besace.
On dira ce qu’on voudra et on ne le dira pas si on ne le veut pas, mais une soirée au Bar Aillot vous ne trouverez le même plaisir nulle part ailleurs.
Gilles DESNOIX