Montceau – Avec son aimant, il remonte le temps

Bizarre cet homme qui arpente les pontons du port de Montceau-les-Mines avec un jean coupé aux genoux, un tee-shir noir et une casquette avec sur le haut les trois lettres FBI. Un expert, un scientifique ou un farfelu ?

Il se prénomme Thomas, il habite Montchanin et s’adonne à la pêche à l’aimant. C’est simple comme un coup de fil dans l’eau. Un aimant capable de soulever une charge de 44 kg, une corde et le voilà équipé. Il lance l’aimant au fond de l’eau et avec la corde le ramène et dès qu’un objet en fer est sur la route, c’est le coup de foudre, l’aimant ne le lâche plus.

En deux heures de temps, il a remonté des clous, une chaîne, une clé, une jante de vélo, un cerclage d’égout, etc. Qu’en fait-il ? « Je fais appel à un ferrailleur » dit-il.

Pour cet agent de sécurité, la pêche à l’aimant est une passion toute récente. Il a vu des vidéos sur Youtube et « j’ai eu envie de le faire. Cela permet de dépolluer les cours d’eau par la même occasion ».

« C’est un loisir et un plaisir » confie Thomas. Les pêcheurs sont ravis quand ils le croisent. Les plaisanciers du port également. « S’il pouvait retirer toutes les m… qu’il y a au fond de l’eau parce que quand ils ont vidé le canal pour les travaux, ils n’ont pas nettoyé grand-chose » tient à préciser un navigateur en eau douce.

Thomas avec son aimant et sa corde fait ce qu’il peut et ne veut surtout pas qu’on se méprenne: « Je ne suis pas écolo, je suis plutôt un chercheur d’histoire. Quand je remonte un objet, je me demande à quoi il a bien pu servir, j’essaie de le faire parler même si d’un autre côté, il est mieux à l’air libre qu’à rouiller dans l’eau ». Il a même récupéré une clé de voiture scénic, celle à la forme d’une carte bancaire, grâce au métal du porte-clés. Et la voiture ? Ben maintenant elle va marcher beaucoup moins bien !

Thomas, son aimant, sa corde, ses trouvailles et si tout le monde s’y mettait ! La pêche à l’aimant, sport national.

Jean Bernard