On ne va pas vous la faire de travers ni à l’envers. Une soirée au Baraillot à Montceau-les-Mines arrête le temps. Quatre heures de votre temps qui s’ajoutent au temps normal, c’est doubler le temps de prendre du plaisir, le temps de passer du Mississipi à Chicago, d’écouter ces notes de blues qui s’évaporent très vite mais reviennent aussi rapidement qu’une topette sur la table.
Merveilleux instants de musique en ce lieu hanté et enchanté où les fans de blues et en particulier de Nasser Ben Dadoo se sont regroupés en masse devant la scène, les oreilles en éveil et le gosier rassasié. Le Baraillot a ce pouvoir, voire ce super pouvoir, de fondre l’éloquence d’une voix avec notre sempiternelle soif… d’écoute.
Nasser Ben Dadoo et sa formation Hat man session ont conduit l’auditoire en ces lieux si mélodieux et jubilatoires. Du blues amerloc à celui du dernier album aux accents arabes. « Avec mon nom, c’est un peu normal. En arable, on chante le blues, celui de l’amour, de l’alcool des années 80. C’est une façon de rendre hommage à mes parents, à mes racines » décline Nasser. « Le but du jeu, c’est que ça rime » ajoute le musicien et chanteur qui partage sa vie entre Saint-Gengoux-le-National et Marseille. « Evidemment, votre région, je la connais bien » quand il n’est pas à Paris ou à Amsterdam pour des concerts.
Le blues arabe, la ville d’Oran (Algérie) aura la chance de l’entendre. « En 2020, nous allons faire un concert là-bas. Il faut le faire même si c’est un effort d’aller en Algérie », souligne Nasser Ben Dadoo. La musique est sans frontières, un langage universel. « Il n’y a qu’en Suisse où la langue est celle du fric ». C’est dit.
Samedi soir, Hat man session a transcendé le public. Heureux public du Baraillot.
Jean Bernard