On est pris par une soudaine émotion, celle qui, jadis dans nos campagnes, émerveillaient les enfants à l’approche de Noël, conduisait les grandes personnes à partager avec émoi les simples bonheurs de la vie.
Ne croyez pas que c’était mieux avant. Avant pourtant, une orange ou une papillote se dégustait, s’appréciait. Aujourd’hui, tout est englouti et on entend dire pour tout compliment : « Y en a encore ? »
Ce monde conjugué à l’imparfait se joue au présent à Mont-Saint-Vincent ce week-end à l’occasion de la fête des lumières et créations organisée par la commune. La cinquième édition.
Juché à 600 mètres d’altitudes en cette nuit de vendredi, malgré des averses de pluie, Mont-Saint-Vincent devient une véritable féerie, un village enchanté, plongé dans les lumières, envoûté par le son de la cornemuse et de l’orgue de barbarie, où l’odeur du pain chaud cuit au feu de bois n’attend que vous avant de le partager entre vous.
Guidés par la lueur blafarde, les visiteurs divaguent gentiment dans les ruelles, de-ci de-là au gré de leur envie, d’une note de musique à l’autre, admirent, s’enfouissent dans une cave, pénètrent dans une habitation, s’invitent dans un garage, goûtent, une fois, deux fois. Il sont pris dans le tourbillon de la nuit, de cette folle envie de visiter les plus de cinquante endroits les plus insolites les uns que les autres.
Ils se croisent, sans destin aucun avant, pour certains, passer au festin.
Cette balade nocturne à Mont-Saint-Vincent au milieu de ces éphémères boutiques joyeuses et vivantes, s’approche de la vérité, que le bonheur, plus on grimpe, plus on s’en approche.
Jean Bernard
La fête des lumières et créations se poursuit aujourd’hui samedi 30 novembre de 15h à 22h