« La flamme n’est pas prête de s’éteindre ». C’est par ces mots que le commandant de la compagnie de gendarmerie de Mâcon, Laurent Gay-Peiller, conclut son allocution mardi matin sous une pluie fine, à la gendarmerie de Mont-Saint-Vincent.
Ici, à plus de 600 mètres d’altitude, dans ce village médiévale très apprécié des touristes, trône une gendarmerie qui vient de fêter ses 300 ans d’existence, 1720 – 2020, avec un an de retard, toujours à cause du covid.
Après trois siècle d’histoire, de la brigade de la maréchaussée à la brigade d’aujourd’hui, la gendarmerie nationale a souhaité célébrer cet anniversaire dont peu de communes peuvent s’enorgueillir en 2021.
Au 18e siècle, elles étaient 500, de nos jours, 3 100 sur tout le territoire. « Parmi elles, 423 sont tricentenaires, c’est-à-dire qu’elle opèrent dans une commune où elles étaient déjà présentes en 1720 » précise Laurent Gay-Peiller.
Mont-Saint-Vincent garde encore une trace de sa gendarmerie d’antan avec sur la façade, rue de la Chapelle, l’inscription « Gendarmerie nationale » avant de s’installer au pied de l’antenne en 1970. « Ces 423 brigades tricentenaires symbolisent l’enracinement territorial inédit de la gendarmerie nationale » souligne le commandant de la compagnie de Mâcon.
Imaginer la brigade de Mont-Saint-Vincent aux 18e et 19e siècles, serait quelque peu aléatoire. Mais un film, « Le juge et l’assassin » de Bertrand Tavernier, relate l’atmosphère de l’époque quand l’action se déroule en 1883. Joseph Bouvier aurait pu « assassiner » au fil de ses rencontres dans nos contrées et se faire arrêter par les gendarmes.
Trois siècles au plus près de la population
De 1720 à nos jours, le gendarme a toujours été le plus proche représentant de l’Etat qui incarne le service public de proximité. La gendarmerie nationale a su « se moderniser pour tenir compte de l’évolution des territoires et des enjeux de la sécurité, s’adapter et se transformer pour accomplir ses multiples missions de sécurité » ne manque pas de rappeler le commandant. « Le gendarme, là où il vit et vit, est connu de la population. Il produit de la sécurité ».
La brigade de Mont-Saint-Vincent, avec ses 6 gendarmes y compris son commandant Franck Poletti, jouent la complicité avec celle de Saint-Gengoux-le National, deux entités pour un même service auprès de 40 communes et ses 11 000 habitants.
Depuis trois cents ans, la gendarmerie occupe le paysage de Mont-Saint-Vincent. « Notre village est un haut lieu qui par le passé, aux 17e et 18e siècles, a été une cité administrative importante » se remémore Jean Girardon, maire de la commune et ses 350 âmes.
Mardi matin, le drapeau tricolore s’ébroue avec fierté au-dessus de la gendarmerie. Trois cents ans sont passés et l’institution demeure.
Du haut de cette brigade de Montceau-Saint-Vincent, trois siècles nous contemplent.
Jean Bernard
C’est important de mettre en avant notre histoire malgré les négationnistes qui veulent faire croire que la France n’en a pas. On peut juste regretter que la gendarmerie de Mont-Saint-Vincent ne soit pas « ouverte » en permanence, quand on voit la superficie qu’on leur demande d’encadrer c’est du non sens. Très belle approche en tout cas, remettre de l’historique dans les échanges et y intégrer des figures célèbres c’est redonner vie au fondement de notre pays. C’est fédérateur car, enfin, les plus jeunes peuvent s’identifier à une grande nation fière , une nation qui ne fait pas que déboulonner nos grands hommes ou se demander si nous devons ou pas célébrer Napoléon !!