Sa vie est faite de tourbillons, aujourd’hui de spirales positives, hier teintées de souffrance. Alexis Gueye n’est pas Montcellien (il est né à Marseille) mais Montceau-les-Mines lui a tendu main quand le fond du gouffre s’approchait dangereusement. La danse ne fait jamais de cadeau, elle embellie la vie, surtout celles des autres avant d’apporter une satisfaction personnelle toujours longue à se dessiner.
Danseur, il l’est. Il a tout fait pour à partir de 14 ans, « c’est relativement tard » souligne-t-il. Qu’importe, il sera danseur, d’abord dans une maison de quartier à Chalon-sur-Saône avant d’intégrer le conservatoire de Dijon et achever son cursus professionnel au Centre Nationale de Danse Contemporaine à Angers. « Ensuite je suis allé à Nantes pour obtenir mon diplôme d’Etat de professeur de danse contemporaine. Il l’obtient. Super !
Sa joie sera de courte durée. « J’ai alors traversé une période catastrophique, le Crous de Nantes se plante et me déclare défaillant. Pas de diplôme et je dois rembourser ma bourse » raconte Alexis Gueye. Un véritable pas de côté pour celui qui se destine corps et âme à la danse même si par la suite le Crous reconnaît son erreur. Le mal est fait, il est à la rue. Il trouve alors des amis à Montceau pour l’héberger et met un pied à l’Espace Jeunesse.
L’ancienne cité minière est réputée pour jouer la solidarité. La talent d’Alexis ne va pas finir au fond de la mine et, pour lui éviter le trou noir, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau, Pascale Martinez, directrice du pôle culture et Amélie Ghulam Nabi, conseillère municipale, lui lancent une bouée de sauvetage. « Elles m’ont remis le pied à l’étrier et j’ai pu me relancer dans le métier en intervenant notamment dans les écoles. Je suis resté trois ans à Montceau ».
Alexis Gueye est donc très attaché à Montceau-les-Mines et à l’Espace Jeunesse en particulier. Aujourd’hui encore, il revient. « L’an dernier je suis intervenu au collège Jean Moulin où j’ai sensibiliser les élèves à la culture, à la danse, à l’expression corporelle ».
A 28 ans, le grand enfant de Montceau danse de ses propres ailes. Il a posé un pied à Chalon-sur-Saône, travaille parfois avec des compagnies ou on l’appelle pour des projets. « Je passe aussi des auditions, je donne des cours de danse ». Son horizon est dégagé à moins que la covid ne revienne tout boucher.