membre du Parti de la Gauche Européenne-Section Bassin minier-
Refusons l’accord avec le Mercosur et bâtissons des convergences entre les agriculteurs et le reste des travailleurs.
Après une récolte de céréales parmi les plus faibles de ces quarante dernières années, des épidémies de fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie hémorragique épizootique (MHE) ou encore influenza aviaire et des prix qui ne couvrent toujours pas les coûts de production, la signature de l’accord commercial avec les pays du Mercosur serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase.
Cet accord porterait un nouveau coup de semonce à l’élevage bovin allaitant, déjà en grande difficulté, du fait d’une faible création de valeur ajoutée et d’un revenu agricole peu élevé, extrêmement dépendant aux soutiens publics. Alors que cette production se retrouve à la croisée des chemins, la signature d’un traité de libre-échange avec le Mercosur se traduirait bel et bien par une insulte faite à des milliers d’éleveurs.
L’adversaire de l’agriculteur n’est ni l’administration, ni l’immigré, ni l’écologiste, mais bien le libéralisme. A l’heure où reprennent les manifestations d’agriculteurs, l’heure n’est plus à la tergiversation : le Parti communiste français exige que la France et l’Europe refusent clairement le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur. Défenseurs de longue date d’une exception agricole dans les accords commerciaux, les communistes sont convaincus que les biens agricoles ne sont pas des marchandises comme les autres. Prônant la coopération entre les peuples, le PCF s’oppose viscéralement à la mise en concurrence des travailleurs. C’est en ce sens que les sénateurs communistes du groupe CRCE-K ont obtenu la non-ratification du CETA par le Sénat au mois de mars dernier. Il en est de même pour les motivations qui ont conduit le député PCF André
Chassaigne à initier une tribune transpartisane signée par 209 parlementaires de tous bords, refusant la ratification de l’accord avec le Mercosur.
Néanmoins, l’accord commercial avec le Mercosur n’est pas le seul mot d’ordre des agriculteurs en colère. Soyons vigilants face aux tentatives de récupération à l’heure où approchent les élections professionnelles agricoles. C’est notamment cet esprit de responsabilité qui a animé les communistes de Bourgogne-Franche-Comté à la suite à l’irruption de 200 agriculteurs lors de la
séance du conseil régional du 18 octobre dernier. Dans un communiqué prônant l’apaisement, les fédérations concernées ont appelé à œuvrer dès à présent au dépassement des problèmes structurels que connaît l’agriculture française. En effet, le PCF est convaincu que la transformation agroécologique de notre agriculture demandera des filets de sécurité publics (prix garantis, régime public d’assurance et de gestion des risques, refus des traités de libre-échange etc.), une formation exigeante et un accompagnement des producteurs. Face aux effets toujours plus spectaculaires du dérèglement climatique et à un contexte géopolitique incertain, il est indispensable de sécuriser les investissements et les revenus des producteurs. Telles seraient les
conditions nécessaires pour relocaliser notre agriculture et produire durablement de quoi permettre à chacune et chacun de manger sain et à sa faim.
Toutefois, le Parti communiste français souhaite que ces manifestations d’agriculteurs ne se réduisent pas à une cause sectorielle. L’heure est au dialogue entre les exploitants en colère et les autres travailleurs en lutte, eux aussi victimes des ravages quotidiens du capitalisme. Tous sont victimes de la mise en concurrence entre travailleurs, du développement de groupes monopolistes,
de l’abandon des pouvoirs publics, de la perte criante de souveraineté alimentaire et industrielle ou encore des privations matérielles, notamment sur la manière de s’alimenter. Les communistes tendent donc la main à tous ces travailleurs et travailleuses et souhaitent prendre leur part dans la nécessaire convergence des luttes.
Permanences tous les mardis de 10h à 11h30 – 10 rue d’Autun à Montceau-les-Mines