Maillot jaune sur le dos _ celui de leader évidemment _ , ils ont trimé comme des fourmis toute la journée. La centaine de bénévoles du comité des fêtes de Martigny-le-Comte a mis les petits pas dans les grands et les petits plats dans les assiettes pour donner à la 40e marche populaire un grand air de fête populaire (à midi ils étaient 770 marcheurs). Sous la Révolution française, la commune porta d’ailleurs, provisoirement le nom de Martigny-le-Peuple. Populaire, peuple…
Dans cette contrée du Charolais si pittoresque et accueillante en ce dimanche 26 août par une température idéale, alors même que le centre du village est quasiment désert en fin de matinée, toutes et tous, après quelques kilomètres de mise en jambes, se donnent rendez-vous soit au stand des oeufs en meurette, soit à celui de l’entrecôte et de l’andouillette.
Dans le camp des jaunes d’oeufs, « nous avions commandé cent cinq douzaines, nous avons dû aller en chercher d’autres » raconte une des cuisinières affairées à casser les oeufs alors que le fumet du vin rouge attire le bon peuple de marcheurs et fins gastronomes.
Plus loin, autre étape, autre carte, andouillette et entrecôte et toujours autant d’affamés à satisfaire. La présidente du comité des fêtes, Jacqueline Jeandeau est tout sourire. A table, ils dévorent. Ils adorent.
La mastication est sport dominicale à Martigny-le-Comte, tout autant que la marche. Parfois, il faut jouer des coudes. Kev, Gis et Anaïs, eux jouent et chantent et assurent l’intermède musical. La musique adoucit les pieds des marcheurs, paraît-il. Un dicton tropézien ?
Arrive Ness, pas Eliot mais le magicien. Originaire de Montceau du quartier de La Lande et aujourd’hui Lyonnais d’adoption, il amuse le peuple par ses tours de magie comme au temps de la Révolution. Lui, coupe les cartes ou des cordes. Les temps ont changé !
Et le soir, rebelote à la salle des fêtes. La marche, ça creuse.
Jean Bernard