Les AED du lycée professionnel Claudie Haignéré à Blanzy ont participé au mouvement de grève ce mardi 1er décembre. Le message est clair, les « pions » d’antan ont évolué pour devenir de parfaits éducateurs au sein de l’établissement. Encore faut-il qu’ils soient reconnus comme tels. Aussi méritent-ils davantage de considération et puissent-ils avoir un statut à la hauteur de leur fonction.
Les AED du lycée Haigneré ont posé devant leur lycée avant de rejoindre la manifestation et leurs collègues du département à Chalon-sur-Saône. Ci-dessous, leur communiqué.
La vie scolaire du Lycée Professionnel Claudie Haigneré de Blanzy rejoint le collectif AED 71 pour cette journée de
mobilisation ce mardi 1 décembre 2020. Ce mouvement national a regroupé plus de 470 établissements (collèges et
lycées) sur le territoire. La principale revendication est avant tout d’alerter notre Gouvernement sur les principales
évolutions que cette profession connait. Loin des idées reçues de ce que l’on appelait généralement « un pion », les
vies scolaires et les AED ont évolué et sont plus que jamais des piliers pour les établissements scolaires. La principale
« grogne » de ce mouvement est le manque d’attention et de reconnaissance du Ministère de l’Education Nationale
concernant la gestion de nos établissements et plus principalement celui du statut d’AED. Pour rappel, le contrat
d’AED est un CDD d’un an renouvelable 6 ans. 40 heures par semaine.
Une vie scolaire qu’est-ce que c’est ?
C’est un lieu de travail «essentiel » pour le bon fonctionnement des établissements. C’est également un lieu
d’échange et de partage. Dans le cadre de notre établissement, nous prenons part à la vie des lycéens de la 3ème
prépa-métiers à la Terminale, et durant ces quatre années, bon nombre de « connexions » se créent. Nous sommes
souvent au plus proche des attentes et des réflexions de nos lycéens. Travaillant en équipe et connaissant la réalité
du terrain, notre mission s’élargit chaque année un peu plus. Les élèves d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’il y a trente
ans. La société n’est plus celle d’il y a trente ans. Là ou des surveillants suffisaient, aujourd’hui nous avons besoin
d’éducateur et nous les avons. Ce sont ces AED qui fort de leurs années d’expérience se sont formés, ont rencontré
nombre de situations, des plus futiles aux plus tragiques. Ces AED-là n’en sont plus vraiment, ils sont devenus
éducateurs. Est-ce bien sérieux de les mettre à la porte après six ans d’expérience ? Les combats de la nation, de
l’éducation nationale sont les nôtres ! Harcèlement, homophobie, sexisme, absentéisme, phobie scolaire,
décrochage. Nous avons rencontré toutes ces situations, à l’écoute, bienveillant nous avons aidé nos CPE à gérer ces
difficultés. Les enfants d’aujourd’hui sont la France de demain. Que l’on nous permettent de continuer à participer à
leur évolution dignement. Ceci n’est pas un coût. C’est un investissement. Notre cédéisation est d’intérêt général.
Aujourd’hui, nul ne peut se prévaloir de vouloir le bien-être de nos enfants à l’école sans souhaiter la
professionnalisation du statut d’AED.
La manifestation à Chalon-sur-Saône