Il est surprenant, peut-être même intriguant et déroutant. David Lafore en concert, c’est Mr Bean de la chanson avec les paroles en plus. Parfois incompréhensibles ou alors « ce ne sont pas les bons mots, ce ne sont pas les bons sons ».
D’autres comme Les Inrocks le comparent à l’univers musical de Philippe Katerine, de quoi lui donner la banane.
Surprenante rencontre donc dans le cadre de l’Eté à Montceau. Elle aurait dû avoir lieu sur la place de l’église à Montceau-les-Mines, finalement David Lafore a élu domicile aux Ateliers du Jour avec délicatesse et discrétion devant une foule au bord de l’apoplexie tant la soirée a été chaude en cet automne qui ne dit pas son nom.
Devant treize spectateurs, pas un de plus, pas un de moins, le chanteur originaire de Nevers _ c’est important à savoir, pourquoi ? on ne sait pas mais il fallait bien le placer à un moment ou un autre _ s’est présenté en tee shirt noir, pantalon noir, chaussettes rouges et des chaussons aux pieds. « Je m’appelle David et je fais des chansons ». Un burger et un coca, on prenait aussi.
Des chansons, il en a écrit des tomes, elles ont un goût inimitable comme le dubitchou roulé à la main sous les aisselles. Il en est fier. « Pas facile de choisir une chanson, tout est bon. Quand je croise d’autres collègues, y a une gêne, alors on parle d’autre chose. Mais le plus dur, c’est de venir les chanter devant vous ». Eh hop, au hasard, « encore un chef-d’oeuvre ».
David Lafore n’a pas d’équivalent artistique mais au moins ambivalent l’est il, c’est la moindre de ses qualités. Il accole des mots sans peur du ridicule, met le clignotant à droite et tourne à gauche. Les chaussettes rouges y sont pour beaucoup, sorte de fil rouge. quand le feu passe au vert.
C’est un péché que d’avoir raté David Laforge samedi soir aux ADJ.
Jean Bernard