L’été à Montceau – Avec les Frères Jacquard, ça part au quart de tour

La dérision et l’humour, voilà sans doute deux ingrédients qui font défauts de nos jours. Attention, à condition qu’ils soient utilisés à bon escient. C’est justement l’apanage des Frères Jacquard qui se produisaient samedi soir à la salle Bourdelle à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines dans le cadre de l’Eté à Montceau.

En ce 5 août du mois d’octobre, il eut été mal venu de les écouter sur la place de l’église tant la météo était conforme à un temps de Toussaint. Ceci dit, la salle Bourdelle a fait le plein avec tous les inconditionnels des Frères Jacquard parce que ce trio de musiciens et chanteurs, quand on les écoute une fois, c’est comme les frites, on en s’en lasse jamais.

La frite, les frangins l’ont sur scène. Ils ont cette faculté de tournebouler un tube y compris de mayonnaise pour le transformer à leur sauce avec tout le savoir-faire d’un chef cuisinier derrière son piano.

Ils sont les médecins de la bonne humeur et quand ils fournissent une ordonnance, elle devrait être remboursée par la sécurité sociale.

Donc, les Frères Jacquard _ à ne pas confondre avec les Frères Jacques _ ont ce don pour détourner, triturer, malaxer et déglinguer des chansons comme le Big Bisou de Cralos en Coup de Grisou. D’inventer une histoire d’invasion de pandas dans les Cévennes pour glorifier ce grand écrivain, Philippe Lavil et son « Il tapait sur les bambous ». Panda, bambou, humour ! « Nous sommes spécialistes des chanteurs morts où qui vont l’être » apostrophe Jean-Michel celui qui parle beaucoup.

Montceau-les-Mines, les frangins Jacquard ne connaissaient pas trop. Ils ont découvert. « C’est fou comme les jeunes ont l’air vieux ici. Ah oui, c’est l’alcool. Non ! le vin, le vin de Bourgogne » s’accorde à balancer Jean-Michel. C’est caustique. Pas mieux que leurs fringues, des costumes en Tergal. Au moins, ça ne froisse pas. Pas comme, parfois, les paroles.

Jean Bernard