Aussi fantastique que cela puisse paraître l’attaque d’ovins sur la commune d’Arthonnay dans le tonnerrois est bien le fait d’un loup. Les analyses ADN des poils trouvés sur place ont démontré qu’il s’agissait de Canis Lupus d’après la préfecture à Auxerre.
Ce qui parait extraordinaire c’est que la dernière présence officiellement avérée du loup dans l’Yonne date de 1887. Il y a bien eu dans l’Auxois l’abattage du dernier loup bourguignon, mais cela n’infirme en rien l’absence endémique depuis la fin du 19ème siècle.
Dans la Nièvre la présence d’un loup à Vauclaix, dans le Morvan, le jeudi 4 janvier a été signalée, puis de nouveau près de Corbigny le lundi 22 janvier 2018.
Rappelons qu’entre le 30 décembre 2016 et le 2 janvier 2017 quatorze brebis avaient été tuées et dix autres blessées dans deux élevages de Chougny. Une nouvelle attaque avait eu lieu à Lurcy-le-Bourg dans la nuit du 6 au 7 mars 2017.
Cette fois il s’agit de six attaques sur trois troupeaux de moutons.
Les 20 et 26 mai 2018 et le 5 juin sur la commune d’Etourvy (Aube) ont eu lieu les premières attaques, puis dans les nuits du 19 au 20 juin, et du 21 au 22 juin des prédations se sont déroulées sur la commune d’Arthonnay (10 moutons tués et 5 blessés). Le dernier fait dramatique s’est produit sur la commune de Melisey (Yonne) le 11 juillet dernier.
Certains pensent que depuis décembre 2016 c’est le même loup, un solitaire qui serait l’auteur de tous les faits. Il n’y a pas de très grandes distances entre tous les lieux visités. On sait qu’un loup est capable, surtout en période de quête de gibier, de couvrir de très longues distances. D’autres s’interrogent sur l’existence de plusieurs mâles ou d’une meute itinérante.
Les enquêtes apporteront certainement des précisions, voire des certitudes. Le loup a été plusieurs fois photographié de nuit.
Mais ça y est on peut dire que le loup est entré, non dans Paris, mais dans l’Yonne.
Gilles DESNOIX