C’est pourtant un jour de fête mais la politique vous rattrape toujours. Personne ne remet en question la solide amitié franco-polonaise et encore moins celle qui a vu le jour il y a 40 ans ici même à Blanzy quand Henri Ratajczak a créé Les Amis de Zakopane pour justement venir en aide à son pays d’origine.
Même si les paroles du consul polonais ce dimanche midi à l’EVA à Blanzy relève de la pure diplomatie, « la Pologne est toujours un partenaire faible de l’Europe », il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui elle conteste le droit européen, elle provoque même l’Europe.
« Il y a 40 ans, la Pologne vivait sous le rideau de fer, Walesa était en prison et un homme aux lunettes noires prenait le pouvoir » rappelle Caroline Ghulam Nabi, suppléante du député Raphaël Gauvain.
Ces périodes difficiles, sous le joug soviétique, ont été très très dures pour la Pologne. Des magasins souvent vides, l’accès à la santé très précaire, voyager à l’étranger représentait un exploit, boire de l’essence un danger et avaler de l’éther calmait les douleurs d’estomac. C’est de l’histoire ancienne, « mais nous savions que la situation en Pologne était difficile et qu’il n’y avait que du vinaigre dans les rayons des magasins, c’est pourquoi nous avons organisé le premier transport vers notre pays pour Pâques 1981 » se souvient Henri Ratajczak.
Hervé Mazurek et les footballeurs polonais
Malgré la loi martiale décrétée en décembre, « les autorités communistes n’ont pas entravé notre tâche » celle de transporter de la nourriture, de l’aide médicale et des vêtements en Pologne. Les amis de Zakopane palliaient à l’incapacité du gouvernement polonais d’aider les siens. C’est ce qu’on appelle l’effort du peuple au peuple avec rien et attendre l’aide extérieure pour rien. Le communisme dans toute sa splendeur.
Hervé Mazurek, maire de Blanzy qui parle également au nom de Marie-Claude Jarrot, retient lui aussi la solide histoire « entre nos deux pays ». Des Polonais qui ont très vite aimé la France et « prouvé cet attachement quand il s’est agi de défendre la France face à la barbarie nazie ».
Ce sont bien évidemment les souvenirs d’enfance du maire de Blanzy, « où j’étais fier de mes racines polonaises » qui lui reviennent avec des noms de footballeurs, Zygmunt Maczyk, joueur à l’Entente Montceau à la fin des années 70 et des Lato, Szarmach, Boniek « avec cette équipe qui me faisait rêver à la Coupe du monde 82 ». Le souvenir du convoi humanitaire pour venir en aide à la Pologne et pour « la première fois, j’entendais parler d’Henri Ratajczak et d’André Quincy ».
Un maire qui reste néanmoins très confiant en l’avenir, l’amitié entre les peuples et l’Europe, à condition de construire sur des fondations de partage, d’amitié et d’entraide.
Les amis de Zakopane sont toujours restés à l’écoute de la Pologne, en toutes circonstances. « Nos parents sont nés là-bas, ils ont quitté leur maison pour du travail, donner du pain à leurs enfants. La France est devenue leur seconde patrie. Elles est aussi la nôtre » souligne Henri Ratajczak.
40 ans, un joyeux anniversaire pour l’association Les amis de Zakopane.
Stolat, stolat !
Jean Bernard