Le lieu est insolite à Palinges. Les éleveurs et les élus sont réunis sous le hangar de l’Organisme de Sélection du Mouton Charolais. Le loup a tué dans le Charolais et le Brionnais, 148 moutons entre juin et novembre derniers (lire par ailleurs).
Nombreux sont ceux qui sont intervenus pour faire comprendre que le loup, « ils n’en veulent pas », surtout que « l’Europe réclame une agriculture plus vertueuse et le bien être des animaux. C’est la façon de faire de nos éleveurs avec nos bocages qui font la réputation de nos paysages » clame Pascal Chaponneau, président de l’Organisme de Sélection. Alors pourquoi faudrait-il enfermer les moutons et laisser le loup en liberté ?
Mélanie Brunet est venue de l’Aveyron soutenir ses amis éleveurs. Chez elle, le loup a déjà 27 ans de présence. « Il n’y a pas de cohabitation pacifique » dit-elle avec fermeté. Se protéger du loup a coûté déjà 28 M € et il a fait 12 500 victimes.
« Tous les moyens de protection ne suffisent pas. Dès qu’un loup se nourrit des animaux domestiques il doit entendre les balles siffler » dégaine Mélanie Brunet qui élève 160 brebis. « Le loup est surprotégé ».
D’un côté les éleveurs qui doivent faire face au prédateur, de l’autre une population qui s’insurge qu’on s’en prenne au loup. Il y a une incompatibilité d’humeur que traduit l’Aveyronnaise par, « l’opinion publique ne nous comprend pas ».
Chez elle, il a fallu attendre deux ou trois ans, avril 2019 pour que des communes de Roquefort soient considérées « zone difficilement protégeable » ce que demandent les éleveurs de Saône-et-Loire.
Des élus aux côtés des éleveurs
Le plan loup doit donc être remis en question dans notre région. Les éleveurs comptent sur les élus. Les sénateurs Marie Mercier et Fabien Genet font corps avec eux. « Nous sommes à vos côtés » déclarent-ils. « Les éleveurs doivent vivre de leur travail (Marie Mercier), « Il n’est pas normal de se laisser attaquer sans répondre (Fabien Genet) ».
Josiane Corneloup, députée, avance ses arguments. « Personne ne vit bien avec le loup même en Italie ou en Espagne contrairement aux idées reçues ».
Il faut le dire, la Saône-et-Loire n’était pas préparé au retour du loup. « Le département a déboursé 12 000 € pour équiper les louvetiers » souligne la députée. Autant dire que c’est « un enjeu majeur de revoir le plan loup » dénonce-t-elle. En revanche il sera très difficile d’obtenir une zone difficilement protégeable. « Mais des communes, un couloir, oui ».
Quant au nombre des loups en France, « de l’ordre de 590 » pour Josiane Corneloup, « ils sont beaucoup plus nombreux, au moins 40% de plus » souligne Mélanie Brunet, insatiable sur le sujet.
La Saône-et-Loire compte 315 éleveurs avec une moyenne de 50 brebis, c’est le deuxième département d’élevage en France. Et dans ce paysage, le loup s’est invité. Ce ne sont pas des filets électrifiés qui l’empêcheront de « croquer » du mouton. Au grand désespoir des agriculteurs.
Jean Bernard
Si les citoyens ne vous comprennent pas comme vous dites alors posez vous des questions sur vos modes d’élevages et sur la distribution
Votre ennemi n’est pas le loup mais les problèmes strictement d’une agriculture intensive qui n’assure pas des revenus justes
Mes amis éleveurs en zone de montagne se sont dotés de chiens de protection De Camera s nocturnes de filets électriques et cela s’est avéré très efficace
Mais prendre des corniaux comme chiens de protection est une erreur
Il faut des montagne Pyrennes ou des molosses comme les leonbergs,Matins espagnols, dogues turks, howtcharka etc ou des irish Wolf hound tueurs de loups
De plus l’état accorde des subventions pour l’achat des moyens de protection
Mais pour cela il faut sortir de vos positions idéologiques
Essayer de penser et de réfléchir plutôt que de trouver dans le loup un bouc émissaire facile
Le loup fait partie de la bio diversité
Là où les loups sont présents les élevages traditionnels de montagne ont réussi à cohabiter
Continuez votre agriculture et élevage sans remettre en cause vos méthodes et l’opinion publique sera de plus en plus contre vous
J’ai un grand respect pour le monde paysan et mon propos est rempli de tristesse car vous allez droit dans le mur
Tout d’abord, une petite précision, il n’est pas insolite que cette réunion se soit tenue à Palinges étant donné que chaque année a lieu, au centre du village une exposition de moutons de race Charolaise suivie d’une vente aux enchères. Cette race lourde, charpentée et rustique attire de nombreux éleveurs de toute la France et même d’Europe particulièrement de Hollande où la qualité de nos béliers vient améliorer les races indigènes. C’est bon pour le commerce, l’agriculture et le tourisme !
Une petite parenthèse qui se veut (à vous d’en juger) humoristique. Mme Corneloup défend les éleveurs de moutons face aux déprédations du loup. Normal ! Elle corne au loup selon l’étymologie de son patronyme (de son nom). Corneloup est celui ou celle qui crie au loup ou bien utilise le cor dans une chasse au loup.
Mais revenons (si j’ose dire) à nos moutons. Prétendre, comme Mme Brunet que la population ne comprend pas la position des éleveurs me semble très excessif.
En fait, la population, dans son immense majorité n’en a, je pense, strictement rien à faire (pour rester poli) de l’avenir du loup surtout en ce moment où les plans de licenciements se multiplient dans un contexte de crise sanitaire.
De quoi s’agit-il en fait ? Pour moi, de préoccupations minoritaires d’une population citadine et aisée qui s’exprime dans les médias pour prouver ou se prouver qu’elle existe : Les journalistes de ces masse médias étant eux-mêmes des citadins et aisés.
Quand cette même dame utilise le terme d’opinion publique, je ne comprends absolument pas ses inquiétudes. L’opinion publique, au risque de me faire lyncher médiatiquement sur l’informateur de Bourgogne, pour moi ne compte absolument pas. L’opinion publique généralement varie en fonction des émotions suscitées par les faits divers diffusées en boucle sur les chaînes TV. Si un enfant est attaqué par un loup (ce qui statistiquement est inévitable, la probabilité augmentant en même temps que le nombre de loups), je gage que l’opinion publique changera…d’opinion.
Il est clair que le loup est un prédateur redoutable par son physique puissant et comme les chiens ou les humains (ou toute espèce animale) que certains développeront des comportements atypiques.
Serait-ce une raison pour traquer les loups et les éradiquer définitivement de la surface de la planète? Je ne crois pas. Ma voisine a été défigurée par son labrador qui avait « pété les plombs » On ne va pas tuer tous les Labradors quand même…
Bien que n’ayant aucun atome crochu avec LR parti de droite, je suis d’accord avec Mme Corneloup. Revoir le plan loup doit être envisagé.
J’aimerais souligner pour conclure qu’on ne peut pas traiter ce problème seulement par des dédommagements. Contrairement à ce que croient les Énarques et les commentateurs TV qui pour la plupart ne sont pas de vrais journalistes, les éleveurs n’ont rien à voir avec les industriels. Ils ont un vrai attachement affectif à leur production, à savoir les animaux qu’ils élèvent. Je le sais vu que sur mes 4 grands parents, 3 d’entre eux étaient des paysans ainsi que mes oncles et tantes. Quand ils découvrent le carnage et la souffrance d’animaux qu’ils ont vu naître, qu’il s’agisse de méfaits commis par des chiens ou par des loups, ils ressentent une vraie souffrance. Croyez moi.
Alors que les balles sifflent, comment s’en offusquer ?