En pleine instabilité politique, alors que les gouvernements se succèdent à un rythme effréné, l’inquiétude gagne les Français. Et dans ce climat incertain, la santé reste au cœur des préoccupations. À Montceau-les-Mines, elle se cristallise autour d’un projet attendu de longue date, la construction du nouvel hôpital.
Le centre hospitalier de Montceau, aujourd’hui labellisé « hôpital de proximité » depuis début 2023, n’a pas échappé aux remous nationaux. Pourtant, sur le terrain, les choses avancent. Lentement, certes, mais sûrement.
« Le phasage est fait, le montage financier aussi », rappelle Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines et présidente du conseil de surveillance de l’établissement. Samedi dernier, elle s’est rendue à Mâcon à l’occasion de la visite du nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu. La santé était justement au coeur des débats.
Un rendez-vous important, au cours duquel le chef du gouvernement a confirmé la construction du nouvel hôpital _ une promesse déjà faite par sa ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Une confirmation cruciale pour un projet qui, malgré les annonces, reste suspendu à chaque changement de gouvernement.
Dans les coulisses, un homme veille discrètement au grain, Louis Margueritte, ex-député, toujours adjoint au directeur de cabinet du Premier ministre. Un soutien précieux pour faire avancer les dossiers.
Sur le plan technique, les choses s’organisent. « Nous sommes toujours en phase de travail. Une société lyonnaise, assistant à maîtrise d’ouvrage, a été retenue. D’ici fin septembre, nous devrions sortir un préprogramme, puis, début 2026, un schéma technique détaillé avec les dimensions précises du bâtiment et sa capacité », explique Mathieu Mascot, directeur délégué du CH Jean Bouveri.
Une cuisine centrale pour bien manger… partout
Mais sur certains points, le flou persiste. « Nous n’aurons pas de grosses surprises, mais je ne donnerai pas encore le nombre de lits », prévient-il.
Le nouvel hôpital sera construit sur le site de l’IFSI, désormais vacant puisque l’institut de formation a été transféré à la rentrée dans les locaux du lycée Haigneré, à Blanzy.
Autre dossier, porté cette fois par la ville de Montceau, celui de la cuisine centrale. Un projet que Marie-Claude Jarrot ne lâche pas. « Je suis allée au moins dix fois dans les ministères pour défendre cette idée. Le nouvel hôpital doit fonctionner avec une cuisine centrale, capable aussi de desservir l’ensemble du bassin minier », martèle-t-elle.
Mais là encore, les délais agacent : « Ça n’avance pas assez vite à mon goût », souffle l’élue.
Car au-delà de l’hôpital, c’est toute une philosophie de territoire que la maire défend. « Que ce soit pour les patients hospitalisés ou les enfants dans les cantines, la cuisine centrale sera un élément clé pour bien manger, tout en maîtrisant les circuits courts », insiste-t-elle.
Dans un pays où l’on parle beaucoup de relocalisation, de santé publique et de souveraineté alimentaire, le projet de Montceau coche toutes les cases. Encore faut-il que les promesses politiques survivent aux tempêtes gouvernementales.
J.B.
