Le ministre de l’Économie a annoncé la mise en place d’un “taux plancher” pour le Livret A afin de “garantir que le Livret A, quelle que soit la situation des taux, quel que soit le niveau de l’inflation, aura une rémunération qui ne baissera jamais en dessous de 0,5%”. Et il ne serait plus indexé sur l’inflation.
Rappelons qu’en 2012 le taux d’intérêt servi était de 2,25% pour une inflation de 1,90%. En 2018 l’inflation moyenne prévue (différents taux de différents organismes et banques) est de 1,2%.
Si l’on continuait avec la formule actuelle, « le taux ne peut pas être inférieur à l’inflation » nous devrions avoir un taux de 1% ce qui est l’inflation constatée de 2017. 1% au lieu de 0,75%.
Et ce n’est pas linformateurdebourgogne.com qui le dit mais l’ensemble des spécialistes du domaine hormis Bruno Le Maire.
Un plancher a 0,5% ne serait compréhensible qu’en cas de déflation, un phénomène que la France a connu pendant la période 1930/1935 et jamais plus depuis.
On parle de quoi ?
D’une véritable institution datant de 1818, le Livret A fête cette année ses 200 ans. On parle de 61 millions de livrets en service contenant plus de 240 milliards d’€ dont 65% sont affectés à la CDC (groupe caisse des dépôts) les plaçant sur les marchés boursiers essentiellement en bons du Trésor pour autofinancer la dette de l’Etat et en achetant des obligations pour financer l’économie.
35% restent aux banques s’engageant à accorder plus facilement des crédits aux entreprises.
Que fait la CDC de l’argent ainsi collecté ?
La CDC, couvre par la rémunération de ses placements les intérêts des épargnants et les commissions des banques.
Elle accorde aussi des prêts à très long terme aux organismes de transport, aux hôpitaux, aux universités, aux bailleurs sociaux pour la construction de logements sociaux,
Rappelons qu’au XIXème et au 20ème siècles le Livret A a permis le financement des chemins de fer ou encore l’électrification des campagnes.
Donc un plancher mais plus de plafond.
Gilles DESNOIX