Il est souvent question du bassin minier avec ses usines qui ferment, Konecranes, Gerbe et Eolane mais au Creusot, terre industrielle par excellence avec son passé emblématique de Creusot-Loire, aujourd’hui, l’un des fleurons, à savoir Industell, filiale du groupe ArcelorMittal, est à vendre.
Chez les ouvriers, l’inquiétude est grande alors, pour une fois, on ne peut pas reprocher à la CGT de lancer un signal d’alarme sur le devenir du site creusotin qui emploie environ 800 personnes.
Cégétistes et communistes attendaient la venue de Fabien Roussel, patron du PCF, député du Nord et depuis peu, candidat à la présidentielle 2022, pour qu’il porte leurs revendications, qu’il puisse les faire remonter dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
Voilà six mois en arrière, ArcelorMittal a décidé de se séparer du groupe Industell qui outre le site du Creusot, comprend également Châteauneuf dans la Loire (300 salariés) et un troisième à Charleroi en Belgique (1 200 personnes). Le groupe sidérurgique mondial semble vouloir faire le ménage dans ses filiales, d’ailleurs Aperam à Gueugnon, connaît des soubresauts. Fabien Roussel s’y est rendu jeudi matin.
Alors qui va racheter Industell ? « Aucune communication n’est faite à ce sujet » regrette Sébastien Gautheron, délégué syndical central (Creusot et Châteauneuf) de la CGT.
« Mittal est en train de faire mourir la sidérurgie en France »
Parce que c’est tout le devenir de l’industrie du Creusot qui pourrait être remis en question si, pour une raison ou pour une autre, Industell venait à être sacrifiée sachant que les forgerons fournissent les lingots d’acier haut de gamme au voisin Framatome, le grand expert en fabrication de centrale nucléaire.
Parce qu’aujourd’hui, Industell « contribue à l’indépendance de notre pays dans les domaines du nucléaire ou l’hydroélectrique ou encore militaire avec la construction de sous-marins (…) L’entreprise exporte aussi ses produits à l’international et son savoir-faire est reconnu dans le monde entier depuis plusieurs décennies » martèle Sébastien Gautheron ce jeudi après-midi devant le siège d’Industell au Creusot.
Dans l’entreprise, même si du côté de l’Etat, on affirme suivre la vente de près, « le moral des ouvriers est au plus bas » signale le délégué syndical. Car vente ou pas, la CGT demande à l’Etat de contraindre Mittal ou un autre, « à investir massivement » avant de donner la priorité à la rémunération des actionnaires. Avec la crise du covid, ArcelorMittal a bénéficié « de milliers d’heures de chômage partiel sans contreparties Avec ses plans stratégiques, il est en train de faire mourir la sidérurgie en France sous le regard bienveillant du gouvernement » assure Sébastien Gautheron.
Fabien Roussel a bien entendu le message. Le secrétaire général du PCF pensait profiter de sa venue au Creusot pour visiter les installations d’Industell. « La visite lui a été refusée » précise la CGT.
La vie du patron des communistes français n’est pas un long laminoir tranquille.
Jean Bernard
Franchement, vous vous attendiez à quoi ?
Pour Mittal, la sidérurgie française n’ est qu’ un pion dans ses projets spéculatifs. Il n’ a jamais acheté que pour vendre. Quand au gouvernement français, il n’ a jamais protégé l’ industrie du pays, même stratégique.
Je suis surpris de constater que les politiques découvrent à chaque fois au moment d’élections importantes que l’industrie doit continuer à se maintenir et se développer à l’échelle des territoires et nationalement.
Les opérations communications n’ont jamais rien révolutionnée et permis de faire avancer de véritable alternatives industrielles.
Je reste très dubitatifs sur se genre d’opération.
Aujourd’hui le PC en est réduit à sa plus simple expression politique, et le malheur, c’est que c’est la seule force politique qui se soucie des travailleurs.
Le souci c’est qu’on se fait plaisir. Mais il faut toujours à un moment mettre tout ce beau monde devant ces responsabilité.
Le combat syndical soutenu par les salariés sur la stratégies de ces groupes et de ces entreprises est la voie à privilégier, cela repose sur le travail d’alternatives syndicales, consolidé économiquement, tout en protégeant l’outil industriel.
C’est la méthode syndical la plus fiable à la sauvegarde de nos industrie.
Le souci, c’est que parfois on gagne, parfois on perd, mais cette méthode a le mérite d’être celle qui a la plus grande crédibilité.