Quatre-vingt-un an. Le 18 juin 1940, vers 18h, le général de Gaulle arrive dans les studios de la BBC à Londres et enregistre le texte qui sera diffusé à 22h.
A cette époque, peu de Français l’entendront. En France justement, c’est le chaos après la défaite militaire provoquée par l’invasion allemande. C’est un traumatisme national.
Mais un homme et son texte vont devenir l’appel du 18 juin du général de Gaulle. « Un appel qui changera le cours de la guerre et le cours de l’histoire » rappelle madame le maire en ce jour anniversaire au monument des Fusiliers à Bel Air à Montceau-les-Mines. « Si le 17 juin est synonyme de soumission et de collaboration, le 18 juin ouvre le chemin de la renaissance et de l’espoir ».
De Gaulle entre dans la légende. La postérité.
Le refus de la défaite est plus fort pour les Compagnons de la Libération. Ils ont une certaine idée de la France et du devoir. Marie-Claude Jarrot cite Daniel Cordier, le secrétaire de Jean Moulin « qui nous a quitté l’an dernier ». Il dépeint ces hommes, peu nombreux, qui n’ont rien de particulier et qui, d’un coup, vont se révéler des êtres absolument exceptionnels.
« Parmi eux, ce sont cinq anciens présidents du conseil ou Premiers ministres, Jacques Chaban-Delmas et Pierre Messmer, trente-six ministres, notamment Alain Savary ou Jacques Baumel, soixante-huit députés, quinze sénateurs, trente-quatre maires, des généraux, des ecclésiastiques ou encore des écrivains, Romain Garry, André Malraux, des journalistes comme Pierre Brossolette », énumère-t-elle.
Aujourd’hui, il ne reste qu’un seul Compagnon. Il s’agit d’Hubert Germain. Quand il doit passer son concours d’entrée à l’école navale, il rend une copie blanche et embarque pour l’Angleterre et rejoint les Forces françaises libres.
Parmi eux, André Jarrot, un homme qui avait pour seul message cette liberté au service de la France libre, au service de la France, tout simplement. « Mon père fut aussi membre du Conseil confédéral de la France Combattante, président de la Confédération Nationale des Combattants Volontaires » se souvient avec émotion madame le maire.
« Ce 18 juin 1940, de Gaulle a montré la valeur des hommes qui ont fait le choix de la France ».
La valeur des hommes est bien plus importante que des textes. Le général avait raison.
Jean Bernard