Comme en 2017, le Festival In d’Avignon édition 2018 débutera le 6 juillet. Mais la 72e édition de l’événement international pensé par Jean Vilar en 1947, durera deux jours de moins que l’an dernier, puisqu’elle prendra fin le 24 juillet au lieu du 26.
Par ailleurs, en 2018, ce n’est pas si fréquent, le In et le Off débuteront le même jour, le vendredi 6 juillet. Le Off et ses 1400 spectacles se poursuivront, eux, cinq jours de plus que le In, avec une clôture programmée le 29 juillet.
Cette année après une édition 2017 placée sous le signe de la femme et de l’Afrique, le festival d’Avignon 2018 fera écho à l’actualité, avec des spectacles abordant le genre, la surinformation ou les migrants annonce Olivier Py directeur du festival depuis 2014.
Au total 47 spectacles proposés dont 8 de danse et deux à destination des enfants.
Avignon, vitrine du théâtre français et international
Le festival de la cité des papes mettra à l’honneur cette année deux jeunes metteurs en scène français les plus connus de leur génération : Thomas Jolly et Julien Gosselin
C’est à Thomas Jolly que reviendra l’honneur de donner sa version de Thyeste de Sénèque dans la Cour d’honneur. Dans cette pièce, « la plus sanglante du théâtre » selon les mots d’Olivier Py, il sera question de l’enfance, de l’inquiétude pour l’enfance.
Fidèle à son habitude, Gosselin présentera une création au long cours… de huit heures : « Mao II, Joueurs, Les noms », qui se base sur trois romans de l’écrivain américain Don DeLillo traitant la question du terrorisme dans les années 70.
Cette édition marquera aussi le retour de pointures internationales comme Ivo van Hove, le maître flamand présentera avec sa troupe virtuose du Toneelgroep un spectacle en VO créé à Amsterdam « De dingen die voorbijgaan » (« Les choses qui passent ») d’après Louis Couperus – « le Proust néerlandais », le metteur en scène lituanien Oskaras Korsunovas s’attaquera à Molière, avec « Tartiufas ». Des spectacles iraniens, libanais et égyptiens compléteront le volet international du festival.
Le répertoire classique n’est pas oublié : la jeune Chloé Dabert, remarquée pour son Lagarce à la Comédie-Française mettra en scène « Iphigénie » de Racine au Cloître des Carmes.
L’Esthétique danse sera bien représenté aussi avec du Flamenco, Rocío Molina évoquera son désir d’enfant dans « Grito Pelao » et 15 ans après sa révélation à Avignon, ce sera le retour de la grande dame de la danse contemporaine Sasha Waltz.
De l’argent public mais des retombées
Avec 12,6 millions d’euros d’aides, le festival de la Cité des Papes est l’un des plus richement dotés de France. Les subventions représentent 58% de son budget.
En 2017, le rendez-vous a attiré 150.000 spectateurs. Si ceux-ci viennent pour un tiers de la région d’Avignon, 53% débarquent du reste de la France et 14% de l’étranger. Avec plus de 25 millions d’euros par an de retombées pécuniaires dotés d’une publicité inégalable pour la ville et la région l’opération serait donc très rentable.
La grande fête du théâtre durera trois semaines en Avignon, quant à nous, ce sera « été du lac».
Pour avoir accès au service public de la culture, c’est comme pour l’hôpital, il va falloir s’habituer à faire des bornes…
Parole d’Andouille