Les gilets jaunes n’ont jamais demandé à polluer davantage.
Le gel des taxes sur les carburants jusqu’en 2022 décidé par Emmanuel Macron a été voté par le Parlement. Cette mesure comme toutes les autres, sera financée par l’emprunt… qu’il faudra bien rembourser un jour ou l’autre ! Mais les gilets jaunes n’ont jamais demandé de laisser filer le déficit budgétaire et la dette et encore moins, en roulant à bon compte, de polluer davantage le pays. Ils ont demandé que le budget des gens modestes soit durablement sécurisé par des mécanismes automatiques permettant d’éviter que les taxes sur les carburants s’emballent en cas de hausse du prix du pétrole. Par exemple, le gouvernement prévoit bien une augmentation du barème kilométrique et du chèque énergie pour 2019, mais aucune indexation de ces dispositifs sur les variations des cours du pétrole pour les années suivantes. C’est ce que nous voulons, afin d’amortir automatiquement l’impact des hausses des carburants sur le budget des ménages.
Les actions gouvernementales actuelles ne s’inscrivent pas dans la durée, ne sont pas transparentes, et dédouanent les vrais pollueurs.
Aucun changement non plus n’est annoncé pour que les taxes sur les carburants soient réellement consacrées à la transition énergétique et qu’elles ne se perdent pas dans le maquis budgétaire. Affecter une recette fiscale à un objectif particulier est invariablement rejeté par les politiques alors que, pour les citoyens, c’est un élément de transparence et de simplification essentiel pour éviter les manipulations budgétaires. Voilà pourquoi, malgré les 10 milliards de mesures annoncées qui peuvent faire illusion dans l’opinion, les gilets jaunes ne lâchent toujours rien.
Au rond-point du Magny à Montceau-les-Mines, on pense donc on ne suit pas.