Pour préserver l’eau on peut aussi montrer l’exemple
aux Combes (et au Creusot) !
La nouvelle attraction « Les rivières de l’Ouest » sera ouverte au public le 15 août. Je constate qu’elle a d’ores et déjà été mise en eau malgré la sécheresse qui touche notre région.
Ces derniers jours les appels à la responsabilité quant à l’arrosage des jardins ont été récurrents, la gendarmerie multiplie les alertes au sujet des troupeaux errants sur les routes, des restrictions d’eau s’appliquent à tous les particuliers et professionnels et les agriculteurs souffrent terriblement.
La préfecture a pris un arrêté plaçant Le Creusot en zone de « Crise » et impose que : « les activités industrielles et commerciales sont tenues de mettre en œuvre des dispositions temporaires limitant au strict minimum les consommations d’eau et les prélèvements ». Les dispositions de cet arrêté courent jusqu’au 15 septembre 2019.
Dans ce contexte la mise en eau de l’attraction semble relever de l’improbable. Pourtant elle a eu lieu.
Mais bien davantage que l’aspect réglementaire, il est incongru, sauf à vivre coupé du monde, d’inaugurer une telle attraction en pleine période de sécheresse. La prise de conscience de la préservation des ressources en eau est encore un long chemin. Cela devrait pourtant être évident pour tous.
Alors bien sûr, surtout en période estivale, la ville a besoin de vie et de loisirs. Le site des Combes s’y prête et en propose beaucoup, c’est très bien, il faut encourager les initiatives pour valoriser ce site remarquable. Le site des combes, par sa topographie est même un atout formidable pour la ville du Creusot même si ce qui s’y déploie ne rejaillit actuellement pas suffisamment sur la ville. Améliorer ce lien doit être une de nos ambitions.
La région creusotine dispose en outre depuis des décennies d’infrastructures permettant de pratiquer une large palette de loisirs nautiques. On pense bien sûr à la piscine municipale. Mais aussi aux lacs de Torcy et Montaubry qui sont des lieux magnifiques pour peu qu’on souhaite mieux soutenir ceux qui s’attellent à les faire vivre et qu’on y déploie une ambition nouvelle. Cela a été fait il y a des années. Il est indispensable de savoir les réinvestir. Je le propose.
Poursuivre un développement énergivore nécessitant l’utilisation d’eau à grande échelle alors même que les clubs de sports par exemple, s’adaptent à des terrains durcis par la chaleur et les restrictions en période de sécheresse va à l’encontre de tous les discours de préservation de l’environnement que l’on entend pourtant à chaque conseil municipal. Que valent-ils, ces discours, lorsque les actes entrent tellement en contradiction avec les valeurs affichées ? C’est pourtant aux acteurs publics de montrer l’exemple.
Alors que nous ne parvenons pas à disposer du montant de l’engagement total de la ville sur le site (la Chambre Régionale des Comptes non plus) aucun projet de développement n’a été présenté. En plus d’une subvention à l’association exploitante, la ville réalise pourtant chaque année des travaux, assure une part essentielle de l’entretien et met du personnel municipal (un service dédié) à disposition en permanence et ce pour plus de 500000 euros rien qu’en 2019. La municipalité a donc son mot à dire et je regrette que la ville ne se soit pas engagée pour repousser l’ouverture et l’inauguration de cette attraction compte tenu des conditions climatiques de sécheresse et de l’arrêté préfectoral. Bien davantage, qu’elle ne réfléchisse pas au développement d’un site dont la pérennité ne peut se penser qu’à l’aune de ce type d’attraction.
La préservation des ressources en eau, bien plus que des paroles, nécessite des actes.
A l’appui de cette prise de conscience nécessaire de notre environnement, alors que « Les rivières de l’Ouest » sont mises en service, il semble temps de revenir à la belle ambition originelle qu’ont initié et porté il y a des années des bénévoles sur cet espace avec le « tacot des crouillottes ». Proposer un parcours, des activités et des jeux autour de l’identité Creusotine, de son histoire, de son patrimoine et de la beauté de ce site naturel qui donne à la fois sur la ville jusqu’à la plaine Montcellienne les vallons de l’Arroux Mesvrin et où se croisent promeneurs, cyclistes et coureurs me semblerait en adéquation avec la démarche initiale et porteurs d’un avenir vraiment pérenne pour les activités du site.
Ce serait là beau signal d’un vrai projet de développement touristique et de loisirs pour Le Creusot.
Charles Landre