Le temps est gris et les mines pas nécessairement plus rayonnantes. Au dixième jour de grève à Konecranes, tous attendent que la direction revienne à la table des négociations, que les quelques points qui font obstacles à la signature d’un accord, puissent être levés, que les Finlandais mettent fin dignement au démentèlement de cette unité de fabrication de stackers unique en France.
Etrangement, des stackers, alors qu’ils avaient rejoint l’écurie vendredi dernier, sont de retour devant les bâtiments Konecranes. Cinq majestueux engins, ces « mammouths » des temps modernes, ont été alignés sur le parking, le nez levé comme le poing ravageur du contestataire. Un sixième bombe le torse sur le terre-plein à l’image d’un chef de guerre qui mène ses troupes au combat.
Après un long week-end passé à attendre, les grévistes ont donc remis de l’huile dans les rouages. Certains, une trentaine, a pointé à 6h30, une reprise en douceur du travail avant de rejoindre les camarades en début d’après-midi. « Le direction joue la montre, elle espère nous décourager, qu’on lâche prise » indique Julien Knepper, représentant du personnel. « C’est mal nous connaître ».
Un personnel qui a reçu la visite de deux salariés, enfin ex-salariés de Vernouillet (28) où depuis ce matin, « ils ont commencé à vider l’usine » racontent Laurent et José.
Là-bas, autre site de Konecarnes, se fabriquaient des outils de levage léger. « Pendant un an, nous nous sommes battus, finalement, tout notre savoir-faire et la production prennent la direction de l’Allemagne », disent-ils. Cent emplois sur le carreau.
A Saint-Vallier, le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) va coûter 116 emplois dans un premier temps sur 142 postes.
Jean Bernard
bonjour que pense mr commeau et tous ses colistiers écolo de voir tous ses pneus qui brulent ? j ose esperer que dans tous ses gens personne n’a voté écolo ? ce n’est pas avec ses méthodes que la population va les soutenir
Oui, tu as raison sur le fond. Brûler des pneus, c’est contestable.
Moi même, je suis un écologiste convaincu. Je n’utilise aucun pesticide, je vais jusqu’à récupérer l’eau de rinçage de la machine à laver pour arroser mes parterres et l’eau de lavage des légumes pour arroser mon jardin. Cependant, il faut regarder les choses en face :
1) C’est un phénomène culturel. Je me souviens de la fermeture de la mine. Les pneus brûlaient 24/24 H. Là, ça reste très « raisonnable ».
2) C’est quand même moindre mal. Je m’explique :
Quand tu as donné une grande partie de ta vie et de ton énergie à une entreprise et qu’on te jette comme un Kleenex usagé (apparemment sans raison économique). Quand on pratique la politique de la chaise vide et du pourrissement, que clairement on te méprise tu fais quoi, pour montrer que tu existes et que tu ne te soumets pas ? Peut-être serais-tu même plus radical qui sait ?
3) Si on reste sur le sujet de l’écologie, je te ferai remarquer que les conséquences à terme de la fermeture de PPM qui s’ajoute à celle D’Eolane seront bien plus dramatiques. Regarde l’évolution de la Démographie de la Communauté urbaine ces dernières années. Tu seras édifié. Moins d’emploi, c’est moins d’argent qui circule donc par effet domino des sous traitants, des artisans, des commerçants qui réduisent la voilure ou ferment à leur tour. Moins de population, c’est encore moins de service public. Ce seront donc encore des gens qui abandonneront le Bassin Minier. Au mieux, ils iront bosser en voiture à Chalon ou Macon. Bonjour les gaz à effet de serre.
Au lieu de critiquer ceux qui luttent, je t’invite amicalement plutôt à les soutenir quitte à leur donner ton point de vue sur la question des pneus. Ils sont en colère mais pas contre toi et savent se tenir car ils sont dignes. J’ai été moi même à la Saule…
Perso, je suis écolo dans mes idées mais aussi au quotidien (pas de GPS, pas de portable (mon épouse en a un et c’est suffisant pour moi), pas de clim ni dans ma voiture, ni à la maison, pas de sèche linge, le vent suffit). Nous utilisons l’eau de rinçage de la machine à laver en guise de chasse d’eau. Nous nous servons de l’eau de lavage des légumes pour le potager. Depuis 1979, mon jardin n’a jamais connu de pesticide ni d’engrais chimique et ça fonctionne. On s’améliore chaque année.
Oui, brûler des pneus n’est certes pas la solution mais il faut considérer que :
1) C’est dans la culture des mouvements ouvriers. Je me souviens très bien de la fermeture de la mine. Ça brûlait presque non stop. Avec Konecranes ex PPM, on en est loin. C’est très sporadique.
2) Comme le dit Picsou, il faut admettre que des gens qui ont donné leur temps, leur énergie à une société dont les dirigeants jouent la carte de la chaise vide et du pourrissement puissent être excédés d’être méprisés.
3) En termes d’écologie, il faut regarder la vérité en face. Les fermetures programmées de Konecranes et d’Eloane vont affecter des milliers de personnes sur la Communauté urbaine avec effet domino sur la Démographie déjà en baisse, la sous traitance, l’artisanat, le commerce local. Ceux qui resteront habiter sur notre territoire se déplaceront chaque jour avec leur voiture pour bosser à Chalon, Mâcon. Bonjour les gaz à effet de serre. Et ça ce ne sera pas ponctuel mais permanent.
Au lieu de les critiquer, tu devrais faire comme moi simple citoyen, les rencontrer sous leur barnum, essayer de les comprendre et au final les soutenir tout en leur disant que tu n’approuves pas le fait de brûler des pneus. Je l’ai fait et je ne me suis pas fait jeter. Ces gens sont juste comme toi et moi.
De plus en les côtoyant, j’ai eu plein de réponses à mes questions en dehors de la question écologique. Ces personnes m’ont souvent conforté dans mes positions mais aussi parfois nourri ma réflexion et affiné mon analyse de la situation.
Pour ce qui est de Mr Commeau, je ne vois pas trop ce qu’il vient faire dans ton commentaire.
J’ai rencontré ses jeunes colistiers et les ai mis en garde en privé au cours d’une AG des Gilets jaunes pendant la campagne municipale sur le fait qu’ils ne devaient pas entrer dans le jeu de la politique politicienne avec la figure de proue qu’était Mr Commeau. J’espère vraiment qu’ils auront retenu la leçon de leur défaite, qu’ils resteront motivés et prépareront l’avenir. On a besoin d’eux ainsi que de tous les jeunes qui sont souvent aux abonnés absents.
sacré loulou encore un fonctionnaire bureaucrate qui voit le monde de derrière son bureau. oui il est vrai que faire cramer des pneus n’est peut-être pas la solution mais quand il y a exaspération on voit au delà de l’écologie surtout si on pense que ce n’est qu’une goutte d’eau comparé à tout le reste
D’accord sur l’exaspération. Petit bémol, il ne faudrait pas que certains pensent que les petits gestes quotidiens sont inutiles. Comme le dit le proverbe « Les petits ruisseaux font les grandes rivières ».
Pour certains, les petits ruisseaux besogneux font les grandes rivières… de diamant.
Je sais que j’ai pour habitude d’attendre beaucoup des journalistes mais au fond, ne serait-ce pas une marque de respect de ma part pour leur métier et leur personne ? Je sais aussi qu’il ne faut rien espérer des masse médias qui tentent de manipuler les lecteurs, téléspectateurs, internautes pour les conduire tous dans la même direction. Normal, ils sont tous la propriété d’une infime catégorie d’ultra privilégiés. Pas facile donc d’exprimer son esprit critique quand on est leur salarié.
Je sais enfin que nos journaux locaux n’ont pas vocation à parler politique n’étant pas des journaux d’opinion.
Je ne leur en demande pas tant…Ce que je retiens avant tout de cet article est la surpression à terme de 142 emplois directs mais quid des sous-traitants locaux ? Quid des familles de tous ces salariés licenciés ?
J’aurais aimé avoir des chiffres globaux sur le nombre de gens qui verront leur pouvoir d’achat diminuer.
Quand on lit la dernière phrase de l’article, on a l’impression que cette fermeture déguisée ne va toucher « que » 116 personnes mais cela va bien au de là. Il ne s’agira pas d’une centaine de personnes mais bien de milliers. En fait nous serons toutes et tous impactés par cette fermeture qui va s’ajouter à celle d’Eolane ex Jeumont-Schneider.
Pour tout dire, c’est la survie démographique, économique, culturelle et sociale du Bassin Minier qui est en jeu.
Par ailleurs, le titre même de l’article me gène un peu puisqu’il fait la part belle aux machines « les mammouths ». Perso, j’aurais préféré qu’on mette en avant dans ce titre ceux qui les ont conçues (chez PPM, Terex, puis Konecranes) conçues, testées, fabriquées, entretenues. J’aime bien les machines mais je préfère les gens…
Bon, j’espère que je n’ai pas blessé Jean Bernard par cette petite critique positive. Il n’a pas un métier facile comme d’ailleurs la grande majorité d’entre nous.
J’ai d’ailleurs hésité à poster parce que ce n’est pas à nous de décider du contenu de la presse même si mes 2 suggestions (nombre global et titre) sont très minimes et portent uniquement sur du factuel.