On aimerait être tout petit demain matin et assister à la réunion entre Maddy Jouanneau, responsable des ressources humaines à Konecranes et les syndicats. Car à entendre les différentes interventions ce mardi après-midi devant le site à Saint-Vallier, la direction française du groupe finlandais va tomber sur un os.
Pourtant, et c’est le côté effrayant, les Finlandais n’ont apparemment que faire des injonctions et autres menaces du préfet de Saône-et-Loire. Ils ont décidé, et cela ne date pas d’aujourd’hui, de licencier dans un premier temps, 116 des 142 salariés du site valloirien, d’en conserver 26 pour assurer le service des pièces de rechange puis, à l’usure, fermer définitivement l’usine.
« Dans le cadre de la loi Florange, la direction a obligation de chercher un repreneur mais comme elle va maintenir 26 postes, elle détourne la loi. Konecranes se fiche complètement de l’emploi, n’a fourni aucun effort pour reclasser ses employés » ressasse l’avocat Ralph Blindauer devant les grévistes. « Pour que le préfet intervienne, c’est qu’il y a véritablement un scandale », ajoute-t-il.
Saint-Vallier est le seul site en France à fabriquer les staskers (engin de levage) d’un coût moyen de 350 000 €. Les autres sont en Suède et en Chine. Autant dire que le savoir-faire n’a pas de prix. « Ici, la stratégie mondiale de Konecarnes n’a rien à voir avec la conjoncture économique. Il n’y a pas l’ombre d’une seule justification de supprimer tous les emplois », souligne Ralph Blindauer. Konecranes n’est pas en redressement judiciaire, bien au contraire, le groupe finlandais écrase la concurrence. « C’est le capital qui exige qu’on mette à mort des familles » clame Michaël Wamen, un ex-salarié de Goodyear à Amiens désormais salarié chez Alter Expertise et qui suit le dossier à Saint-Vallier.
« Konecranes avance comme un char d’assaut » blâme l’avocat. Rien d’étonnant que les salariés fassent grève, que les maires et les élus se mobilisent, que la population (encore trop peu nombreuse) s’associe au mouvement, qu’ils réagissent brutalement. « Rien de violent et encore moins violent que la fermeture d’une entreprise » précise-t-il.
A Saint-Vallier, les salariés tiennent à leur emploi avec Konecranes ou un autre, « surtout ils ne veulent pas d’un champ de ruines, qu’à la sortie du conflit, chacun trouve un emploi » avance encore Ralph Blindauer.
Quand bien même la direction s’assoit sur les injonctions, l’avocat le certifie, « leur document unilatéral ne sera pas homologué et nous allons gagner grâce à la mobilisation ».
« Et si les injonctions ne suffisent pas, nous irons en correctionnel », indique-t-il.
Dans un ultime sursaut, il s’adresse au directeur France de Konecranes, Monsieur Wegmüller, « on ne le voit pas » dit-il. « C’est une autre paire de manches que de l »annoncer aux salariés. Ayez un peu de c…, venez devant eux ».
Jean Bernard
Pourquoi ne pas tenter d’autres formes d’action ?
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La chaleur et la fumée des palettes et pneus brûlés ne doivent pas bien incommoder les dirigeants français de Konecranes France.
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Pourquoi ne pas leur rendre une petite visite (sans violence ou dégradation) ici :
Konecranes (France) SAS, 1 Route de Boigny, 45760 Boigny-sur-Bionne (Téléphone :02 3871 9400 )
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Ou bien intervenir dans leur réunions de direction ou d’actionnaires ?
il ne va plus rester grand chose dans cette ville à part des usines, des magasins fermés et des maisons vides.