Pierre Monnet, à ne pas confondre avec Claude Monet, l’un des peintres fondateurs de l’impressionniste. Pierre Monnet, il impressionne autant avec ses treize titres nationaux aux dames que Claude Monet est capable de peindre le même motif à différentes heures de la journée. L’un et l’autre jouent avec cette faiblesse d’esprit toute relative que le plus beau est à venir alors qu’ils viennent déjà d’atteindre le sommet de leur art.
Pierre Monnet aligne des titres de champions de France aux dames comme d’autres compilent les buts en équipe de France de football. Dans l’Equipe, le Montcellien récolterait à coup sûr et au minimum, la note de 9.
9 sur 10 et pas 10 sur 10 parce que Pierre Monnet, même s’il a conquis dernièrement deux nouveaux titres, ce qui porte son total à treize, a laissé échapper son titre en 64 cases dit russe à son rival, l’Ukrainien Verbouk.
Et pourtant, cet adversaire si redoutable, Pierre Monnet est parvenu à le battre en finale du blitz, une partie ultra rapide en trois minutes. « C’est très spectaculaire » précise le vainqueur. C’est style attaque rapide en une touche de balle où l’adversaire est dépassé par le rythme sans qu’il puisse réagir. Une concentration extrême en très peu de temps dans laquelle Pierre Monnet excelle.
Au cours de ce week-end à Bizanos dans la banlieue de Pau, notre maître des dames a conservé également son titre en brésilien, 64 cases. Deux titres sur trois, soit une moyenne de 19.75 sur 20, on ne peut être qu’admiratif.
N’allez pas croire qu’il suffit de pousser un pion sur le damier et foncer tête baissée pour gagner la partie. Tout est stratégique et essentiellement cérébral. « Chaque partie contre les meilleurs joueurs nationaux est très difficile, une victoire se joue parfois à pas grand-chose » admet Pierre Monnet. Et le pas grand-chose fait justement la différence.
A Bizanos, il furent douze à se disputer les titres, les meilleurs pour éviter les rassemblement de masse toujours à cause de la crise sanitaire. Pierre Monnet est dans l’élite, en haut de l’échelle, au summum de son art. Pour combien de temps encore ? Car la relève pointe le bout de son nez. Adrien Stuber, un Toulousain de 15 ans, termine troisième en russe 64 cases.
Avec ses treize titres nationaux, Pierre Monnet impressionne. Il est l’impressionniste de ces dames.
Jean Bernard
bravo pierre tu rend les dames tres heureuses