C’est un pan de l’histoire montcellienne qui remonte à la surface. Ce n’est pas une découverte qui va chambouler la vie actuelle de la cité minière mais de constater qu’un bunker a été construit, probablement au moment de la seconde guerre mondiale, est pour le moins insolite.
Il existe bel et bien et se situe dans l’ancienne maison de maître réservée à la direction des Houillères de Blanzy. Cette grande maison a été construite en 1890, peu de temps après l’hégémonie de Jules Chagot qui dirigea les Houillères.
Cet bâtisse est proche du canal du Centre. « Elle accueillait le grand patron et sa famille et le personnel à sa disposition au moins jusqu’à la fin de l’exploitation minière » conte une résidente.
Cette immense maison est devenue un hôpital de jour avant d’être vendue à un promoteur qui la transformée en résidence de luxe. En 2005, les premiers propriétaires accédaient aux appartements. Au sous-sol qui a une époque devait abriter les cuisines et les chambres du personnel, ont été aménagées des caves. Certaines sont superbes.
Un des propriétaires découvre alors sa cave. La porte n’est pas ordinaire. Elle est à double paroi réalisée dans un acier épais et la fermeture est digne des anciens coffres-forts surtout pour s’enfermer de l’intérieur. Il ne s’agit pas d’une chambre forte mais d’un bunker. L’épaisseur des murs atteint au moins un mètre.
Mais avec l’âge, la pièce du bunker est humide, très humide. L’eau s’infiltre. « Des ouvriers pour percer le plafond avec une mèche ont mis pratiquement une journée » souligne le propriétaire. Epais et dur. Voilà pourquoi aujourd’hui une dalle de béton recouvre à l’extérieur la surface du bunker enterré dans la cour.
Cet endroit devait probablement protéger le patron des Houillères et sa famille d’un bombardement, se mettre à l’abri le temps d’une attaque aérienne.
Aujourd’hui, c’est une cave humide avec une porte blindée.
Dans d’autres caves, des passages souterrains ont été bouchées. A quoi servaient-ils ? Permettaient-ils de s’échapper de la bâtisse et sortir dans les jardins. Y avait-il une connexion avec le bunker ?
Aujourd’hui cette résidence se nomme Les Etançons, un joli nom pour rappeler le matériel à étayer les mines de charbon. Effectivement le sous-sol est un vrai gruyère.
Si les murs pouvaient parler…
Jean Bernard
Moi, on m’a toujours dit que c’était un abri anti-atomique.
Mais bon…
Eh non. Ces abris ont été construits avant l’invention de la « Bombe ». 😉
Bonjour,
Si je puis me permettre, j’aimerais apporter quelques précisions : Les maisons des cadres de la mine étaient équipées d’abris contre les bombardements.
Quelques maisons de « hauts dignitaires » avaient leur abri privé (comme celui de l’article) alors que les maisons des ingénieurs étaient dotées de souterrains rejoignant un abri collectif (retrouvé – et, je pense, détruit – lors des travaux du quartier des équipages).
D’autres abris collectifs étaient construits sous certaines places publiques. Je sais qu’il y en avait un sous la place Beaubernard et qu’il y en a toujours un sous la place de l’église (l’escalier d’accès est fermé par une dalle de verre, juste en face l’église).
Bien à vous,
Michel Montmaron
En y regardant de plus près, ce vaste domaine aujourd’hui flanqué d’habitations luxueuses ressemble à s’y méprendre à une structure identique, mais beaucoup plus petite que celle que les Schneider ont fait construire un peu avant cette époque, le château de la Verrerie. On y retrouve le principe des souterrains, destinés non pas à se protéger, mais à masquer les aller et venues des domestiques à la vue des prestigieux invités
J’ai eu la possibilité de voir ce « bunker » quand j’étais enfant, selon les époques il était appelé abris anti aérien, plutôt pendant la seconde guerre mondiale, puis la « mode » a évolué et dans les années 80 nous l’appelions abris anti atomique. On avait évidemment pas le droit d’y jouer mais cette grosse porte en métal me faisait penser à une porte de coffre fort de banque. C’est vrai que le domaine est sympa mais il ne ressemble hélas plus à ce qu’il ressemblait avant, tant intérieurement qu’au point de vue du parc qui était magnifiquement arboré, avec pigeonnier, serre et kiosque à musique ça nous faisait faire un bon dans le 19eme. l’immeuble qui a été construit à la place du jardin et les petites maisons n’ont rien de très luxueux avec la vue sur un parking de centre commercial. Mais je suis tout de même content que la demeure qui a perdue son cachet d’antan est été conservée et réhabilitée en conservant à peu près sa dignité d’antan.
Ah, j’avais pas complètement tord!…
1945 Hiroshima Nagasaki
début 1946, Churchill:
« un rideau de fer s’est abattu sur le continent »
Début de la guerre froide, course aux armements…
Le changement de terme vient sans doute de cela.