Le centre hospitalier de Montceau, désormais privé de chirurgie, veut devenir une référence en soins de suite et réadaptation (SSR). Un CH bientôt privé également de sa directrice, nommée à Sevrey.
Petits fours, champagne, une directrice du groupement hospitalier de territoire Saône-et-Loire Bresse-Morvan tout sourire, il était loin le temps où Christine Ungerer, la mine des mauvais jours devait faire face au mécontentement du personnel hospitalier, de l’intersyndicale, du Codef, des élus et des usagers qui, inlassablement, tentaient d’inverser la tendance pour conserver la chirurgie à Galuzot.
Ce mercredi en fin d’après-midi, Christine Ungerer entourée de praticiens de Chalon-sur-Saône et Montceau, du docteur Jarry, pneumologue à Montceau et président de la commission médicale, a tenu une conférence de presse à l’EHPAD des Lys pour apporter des « précisions sur la réorganisation en cours et clarifier l’offre de soins à la population » depuis la fermeture de la chirurgie.
Ces derniers mois, contre vents et marées, la directrice du GHT bien épaulée par l’ARS (agence régional de santé) n’a pas cédé un pouce. La chirurgie à l’hôpital de Montceau devait fermer, elle a fermé début mai 2018. Une victoire à la Pyrrhus.
Comme annoncé, la présidente du conseil de surveillance et maire de Montceau, Marie-CLaude Jarrot ni d’autres élus d’ailleurs, ne participaient à la présentation de l’offre de soins de l’hôpital de Montceau-les-Mines. Une présentation qui fut l’occasion d’apprendre que Isabelle Tabyaoui, directrice déléguée du CH montcellien, quittait son poste le 5 juillet prochain, direction l’hôpital de Sevrey en tant qu’adjointe aux finances. Une promotion ?
Alors comment se présente désormais l’offre de soins pour le Bassin minier ? « Après la fermeture de la chirurgie dans des circonstances douloureuses, nous allons faire au mieux pour prendre en charge toute la pathologie des patients » précisait le docteur Jarry. « Le CH de Montceau veut rester acteur de son histoire et maître de sa destinée ».
Donc à Montceau, les patients peuvent être orientés vers 18 spécialités: pneumologie, gynécologie, maladies vasculaires, anesthésie, endocrinologie, gastroentérologie, rhumatologie, cardiologie, pédiatrie, psychologie, psychiatrie, médecine polyvalente, addictologie, consultations mémoire, oncologie. Rien de bien nouveau.
Des consultations en orthopédie, chirurgie viscérale, urologie, endocrinologie, gynécologie et rachis (colonne vertébrale) sont assurées depuis ce mois de mai par des chirurgiens de Chalon ou Paray et, en cas d’acte chirurgical, la patient, s’il le souhaite, se fera opérer à Chalon.
Comme il est indiqué dans le dossier de presse, l’ambition est de faire du CH de Montceau, un établissement de référence en SSR (soins de suite et de réadaptation) et « en aucun cas une maison de santé » répondait Christine Ungerer.
En somme, un patient vient consulter, selon le diagnostic est soigné à Montceau ou si besoin est opéré à Chalon (ou ailleurs) et revient en convalescence.
Jean Bernard
Les urgences, le mini bloc opératoire et l’aide financière promise, lire par ailleurs.
Et voilà, on vient d’assister à comment casser un hôpital. Comme dans une entreprise lorsque l’on veut mettre en place une réforme de structure :
On envoie une personne avec une mission précise pour tout déglinguer au niveau de la direction.
On lui promet une belle évolution de carrière si le but est atteint.
Les emplois seront redéployés avec évolution pour ceux qui acceptent le changement et on leur explique qu’ils ont compris à l’inverse d’autres.
On dit de ceux qui veulent défendre l’ancien système qu’ils ne comprennent pas qu’il faut savoir évoluer et sont mis de côtés à exercer des tâches non intéressantes.
La finalité :
au passage il y a des gains d’argent phénoménaux, des êtres humains qui devront faire des kilomètres pour se faire opérer. Une balade en hélicoptère en cas d’urgence opératoire en espérant que la victime tiendra jusqu’à l’arrivée vers un autre hôpital…. etc…. mais ça il ne faut pas le dire évidemment.
Encore une fois la loi du fric vient de gagner sur l’humain… Les dirigeants n’ont pas de quoi être fiers. Je trouve cela plus que révoltant.
« L’établissement sans chirurgie se refait une santé »
Vraiment ? L’appartenance au GHT a conduit notre Centre Hospitalier à la perte de l’acte chirurgical ! Il n’a donc pas été renforcé, mais amputé d’une activité importante et spécifique d’un véritable CH. Après la perte de la maternité, notre CH n’est plus MCO (médecine, chirurgie, obstétrique). Quel avantage a le patient à se faire opérer à Chalon ou ailleurs ? Il n’a que des inconvénients : éloignement pour lui et ses proches, transport, risque d’accident, …