Tous les indicateurs sont au rouge et la fronde croît de jour en jour à Montceau comme ailleurs. L’agence régionale de santé va-t-elle en tenir compte ?
Il régnait comme un faux air de mai 68 hier après-midi à l’hôpital de Montceau quand la foule amassée devant l’ancienne entrée, se mit à scander: « CHSCT arrêtez, direction descendez » avant d’ajouter « sinon on peut monter ». Le commandant de police qui observait de loin, prit vite conscience que la situation pouvait tourner au vinaigre.
Quelques minutes plus tard, tous montèrent au deuxième étage, lieu de la réunion CHSCT pour demander à Christine Ungerer de descendre et répondre aux questions. Ce qu’elle fit courageusement sans pour autant apporter les réponses. Michel Prieur, président du Codef, Alain Philibert, maire de Saint-Vallier et Hérvé Mazurek, maire de Blanzy, lui firent quand même comprendre que « fermer la chirurgie est une décision inhumaine », « vous parlez fric, moi je parle de l’humain » précisait Philibert.
On pouvait lire dans le regard de la directrice du GHT (groupement hospitalier du territoire), tout son désarroi, ce même regard perdu qui fut le sien quand le 12 avril dernier, le conseil de surveillance de l’hôpital avorta. Et, depuis, les affaires se sont accélérées avec d’un côté l’intersyndicale qui décidait de passer à la vitesse supérieure, de l’autre, le conseil de surveillance et sa présidente Marie-Claude Jarrot qui ont eu le feu vert de mener une action en justice pour suspendre la décision de fermer la chirurgie.
Dès lors, l’ARS (agence régionale de santé) a accepté de recevoir l’intersyndicale à Dijon ce jeudi 3 mai et Jean-Luc Davigo, directeur de l’offre de soins, s’est déplacé à l’hôpital.
Quand vous faites le total: le référé suspensif, le refus de toutes les communes, de la CUCM, de la Région d’approuver le PRS (plan régional de santé), le débarquement le 18 mai à 14h, des comités de défense des usagers de Bourgogne Franche-Comté devant l’ARS à Dijon, l’addition est lourde et vous comprendrez que le directeur de l’agence régionale de santé commence à se poser sérieusement des questions, qu’il est peut-être encore temps de stopper cette gabegie et, enfin, se mettre autour d’une table entre acteurs de la santé publique.
Davigo, Ungerer ont fait ou feront leur rapport à Pierre Pribile, le directeur de l’ARS. Au ministère ensuite de trancher voire au Premier ministre, voire le grand patron. Mai 18, une douceur par rapport à mai 68. Pour l’instant.
Jean Bernard
L’ARS applique la loi de 2016 notamment article 158, c’était sous le Président Hollande. Cela on ne le dit pas assez. Le gouvernement actuel devra modifer cela car ça commence à chauffer partout !