Codef : “Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.”
Si vous espériez, votre espoir a été de courte durée. Quelques jours après avoir promis une « réforme globale » du
système de santé, le gouvernement a annoncé́ lundi 26 février une baisse de 1,2 % des tarifs des hôpitaux publics en 2018. Cette baisse va contraindre les établissements de santé́ à chercher de nouvelles sources d’économies et à réaliser encore plus d’actes, pour tenter d’atteindre l’équilibre budgétaire. Un comble, alors que la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a confié́ le 14 février sur France Inter être « choquée » lorsqu’elle entendait « qu’un hôpital cherche des parts de marché par
rapport à une clinique privée ».
La veille, lors d’un déplacement avec le premier ministre à Eaubonne (Val-d’Oise), elle avait annoncé́ vouloir « corriger » et « rééquilibrer » la tarification à l’activité́ (T2A), mise en place en 2004 et aujourd’hui accusée d’être à l’origine de plusieurs dérives au sein du système de santé. L’hôpital entreprise, ce serait toujours plus de patients, avec des durées de séjours calculées au plus court, afin de pouvoir présenter une facture plus élevée à l’Assurance maladie.
Et qui va trinquer ? c’est encore l’emploi ! La Fédération Hospitalière de France estime qu’une aggravation du déficit des établissements publics de santé de la même ampleur qu’en 2017 signifierait, « en théorie, pour revenir à l’équilibre à la fin de 2018, les hôpitaux devraient supprimer 33 000 emplois ». Nous ne sommes pas dans la théorie dans la mesure où l’emploi représente près de 70 % du budget d’un établissement.
Comme à Jean Bouveri, les hôpitaux ont déjà̀ serré les vis partout où ils le pouvaient. Maintenant ils n’ont plus le choix, c’est l’emploi qui va trinquer, pronostique de Frédéric Pierru, chercheur en sciences sociales et politiques.
Cette baisse des tarifs est « un jeu de massacre pour nos établissements, estime Antoine Perrin, le directeur général de la Fehap, la structure représentant les 4 500 établissements privés non lucratifs, soumis à une baisse encore plus forte que le public. On se demande à quoi joue le gouvernement.
Nous nous sommes restructurés, nous avons fait toutes les optimisations que nous pouvions, maintenant c’est l’emploi, voire la survie des établissements qui est en jeu. »
Le point de rupture est proche ! Va-t-on laisser couler notre hôpital sans broncher ?
Le mécontentement monte de tous les côtés. La course inutile à l’activité́ est de plus en plus décriée, ce nouveau coup de rabot va empêcher les investissements et décourager les professionnels de santé qui ont déjà beaucoup donné. C’est une couche supplémentaire au ras-le-bol des personnels soignants.
Le concept mortifère d’hôpital-entreprise, conduit à la destruction de l’entreprise publique où le patient est considéré comme un consommateur et la santé comme une marchandise avec le corollaire « plus on vend, plus on gagne ». C’est l’essence même du financement à l’activité dit le professeur André Grimaldi.
Dans ce nouveau contexte nous devons exiger pour notre Hôpital la suspension des préconisations du Copermo. Le gouvernement vient d’abandonner le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Il n’a pas perdu pour autant son âme ! Alors pourquoi ne pas attendre la mise en place du nouveau mode de financement, l’arbitrage du premier ministre pour réévaluer la situation et prendre les décisions conformes aux besoins d’un bassin de vie de plus de 105.000 habitants. Il n’y a tout de
même pas urgence à prendre ces mesures conduisant au démantèlement de notre Hôpital.
Jeudi 8 Mars à 17H30, le Codef organise une réunion publique au Trait d’Union (7 rue de Mâcon à Montceau). Vous êtes invité(e)s à venir nombreux pour comprendre les enjeux et les conséquences des orientations qui nous sont imposées… Pour nous et les générations à venir ! Madame Agnès Buzyn jeudi 1er Mars à Nevers : « L’égal accès aux soins est une priorité » Nous sommes bien d’accord, prouvez-le ! Notre hôpital le vaut bien !
Dernière minute : Même s’il est tardif, nous apprécions le voeu de la CUCM, clair et sans ambiguïté…
3 Mars 2018