Communiqué de presse Groupe GAUCHE 71, programme régional de santé.
Non à toujours moins d’accès aux soins et aux services médicaux sociaux pour les habitants de Saône et Loire !
L’avis que les élus départementaux donneront ce vendredi en commission permanente sur le PRS (Programme Régional de Santé), est pour nous, élu-e-s de gauche, l’occasion d’affirmer notre vision de ce que devrait être l’accès aux soins et services médico sociaux pour tous, sur l’ensemble de notre territoire départemental.
Dans ce document l’Agence Régionale de Santé (ARS) fait un état des lieux et indique des objectifs comme la volonté de mettre en place une politique de promotion de la santé qui inclut la prévention dans tous les milieux et tout au long de la vie ou son souhait de lutter contre les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins. Bien sûr, nous y souscrivons mais cela ne restera que « vœu pieu » sans une déclinaison concrète et des moyens nécessaires mis en face.
C’est à ce stade que les choses se gâtent. Il ne s’agit plus que d’une gestion de la pénurie lorsque le PRS décline à l’horizon 2022 les offres de soins (de la médecine générale à la chirurgie) et médico-sociales qui seront déployées en région Bourgogne Franche Comté, donc en Saône et Loire.
Sur le Nord Saône et Loire une maternité pourrait fermer, des services d’urgence seraient déclassés, sans compter la mise à mal du plateau de chirurgie de Montceau ou l’enlisement du dossier d’autorisation d’angioplastie à Chalon.
Pour les compétences départementales et notamment le champ de l’autonomie des personnes âgées, le PRS ne présente aucune vision d’avenir permettant de répondre à l’enjeu du vieillissement et de la grande dépendance. Aucun budget supplémentaire pour mieux accompagner les personnes en établissement ou répondre à la détresse des personnels, aucune nouvelle place créée. La prévention, le non-recours aux soins et la santé mentale devraient aussi être mieux pris en compte. L’actuelle insuffisance de l’offre en matière psychiatrique relève d’une urgence absolue.
Pour la médecine générale, aucune approche novatrice est proposée, alors que le Département, les intercommunalités, les communes s’engagent fortement, y compris financièrement avec le centre départemental de santé ou la création de maisons de santé. Et pourtant la santé est une compétence nationale ! Aujourd’hui nous ne connaissons pas les orientations du gouvernement en la matière. Si nous sommes favorables à une meilleure organisation et à la mise en place de coopérations, cela ne peut pas se traduire par toujours moins pour nos habitants. Il serait temps de poser clairement la question de la pertinence de la tarification à l’activité pour les établissements de soins ou celle de la liberté d’installation pour les médecins. Pour ces derniers les mesures incitatives mises en place depuis de nombreuses années trouvent leurs limites. Serait-il si terrible de demander à de nouveaux praticiens d’exercer quelques années leur activité au bénéfice de territoires déficitaires qui les ont accueillis et formés tout au long de leurs études ?
Les élu(e)s du groupe gauche 71, comme ils l’ont fait dès le mois dernier en Assemblée départementale, affirment que l’accès de tous aux soins et aux services médico sociaux est une priorité. L’égalité de traitement des citoyens ne peut pas être bradée au nom d’une vision uniquement comptable de rentabilité et de rationalisation des soins, telle qu’elle est proposée dans le programme régional de santé. La santé n’est pas une marchandise et sa mise en œuvre doit permettre une véritable mission de service public en prenant en compte tous les territoires, y compris les plus ruraux ; et toutes les populations, surtout les plus fragiles. C’est pourquoi les élu-e-s de notre groupe se prononceront contre ce PRS présenté par l’Agence Régionale de Santé.
Evelyne Couillerot, présidente et les 26 élu(e)s du groupe Gauche 71.