A 21 ans, Ophélie Martin, étudiante en 3e année de kinésithérapie à Dijon a reçu le prix « Servir » attribué par le Rotary club de Montceau-les-Mines. Son implication dans la solidarité notamment en Bolivie et au Cameroun va au-delà d’un don de soi, « on reçoit plus qu’on ne donne ». Rencontre avec la Génelardaise.
Ophélie Martin, vous faites une différence entre humanitaire et solidarité, expliquez-nous.
« C’est très simple, l’action humanitaire, c’est intervenir dans l’urgence après un séisme par exemple, alors que la solidarité, c’est aider la population comme je le fais en Bolivie et au Cameroun ».
La solidarité est quelque chose d’innée chez vous ?
« Je dois le tenir un peu de ma maman, elle a beaucoup voyagé, aidé les autres. Et j’ai toujours eu ce goût du partage. A l’âge de 10/15 ans, j’ai toujours donné pour les pièces jaunes ».
Quel a été votre cheminement pour aller en Bolivie?
« En 2016, je commençais mes études de kiné et j’ai cherché sur internet une association dans laquelle je pouvais m’investir et j’ai trouvé Life Time Projects dont le siège est à Strasbourg. Je suis donc partie trois semaines en Bolivie où j’ai intégré un projet déjà en place avec une orientation sur le droit des femmes et la protection des enfants. La Bolivie, il faut le savoir est le deuxième pays le plus pauvre d’Amérique latine où les jeunes filles sont abusées sexuellement. Moi, j’étais dans un centre d’enfants handicapés, il manque de personnel et forcément de soins. Et beaucoup d’enfants sont abandonnés ».
Vous êtes revenue dans quel état d’esprit ?
« On prend déjà une bonne claque même si on croit savoir à quoi s’attendre. Mais malgré tous les problèmes, j’ai été marqué par la joie de vivre des enfants. J’ai pris une belle leçon. De retour en France, on réfléchit avant de dire quelque chose. A l’association Life Time Projects, ce sont chaque année 80 personnes qui partent en Bolivie, au Cameroun, au Guatemala et en Angleterre où il existe une ferme agricole bio pour adultes handicapés. Nous travaillons avec les associations locales qui ont besoin de nous. Nous ne nous imposons pas, nous répondons à une demande ».
Et vous voilà vice-secrétaire et représentante santé de l’association…
« Oui mais l’important c’est le terrain. Quand je suis allée au Cameroun, c’était pour évaluer et repérer les besoins. J’ai aussi créé un livret de conseils parentaux notamment sur l’hygiène, parce que là-bas, dans le village Atta, proche de la frontière avec le Nigéria, sans électricité où l’eau est arrivée récemment, le taux de mortalité infantile est très important. C’est la brousse. Je vais y retourner cet été pendant deux mois ».
Que retenez-vous de ces séjours ?
« C’est très enrichissant, humainement et sur le plan personnel. Au départ, on prend ça pour un don de soi mais on reçoit plus qu’on ne donne. J’ai ouvert les yeux sur les richesses du monde. Toutefois, j’ai dû mal à comprendre pourquoi il y a toujours autant de guerres ».
Recueilli par Jean Bernard