L’information est arrivée jeudi dans l’après-midi, une enquête a été ordonnée par le tribunal de commerce (en date du 5 novembre) afin de pouvoir discerner l’autonomie de Montceau et les responsabilités du groupe dans le processus de redressement judiciaire (lire par ailleurs).
Ceci dit, d’ici le 19 novembre prochain, date à laquelle le tribunal de commerce va rendre son verdict, accepter une offre de reprise ou annoncer la liquidation judiciaire d’Eolane Montceau, le souffle justement d’un possible repreneur est encore dans l’air quand bien même Alain Schleich, secrétaire du CSE et Ralph Blindauer, l’avocat des salariés, ne sont pas d’un optimiste béat.
Déjà Alain Schleich fait savoir que Henri Juin, le P.-D.G. du groupe Eolane, peut compter sur « un parachute doré de 500 000 € et que deux actionnaires vont se partager 70 M € sur les bénéfices. Alors pourquoi les salariés de Montceau n’auraient-ils pas droit à 38.5 M €, ce serait équitable ».
Et les repreneurs ? Est-ce du sérieux ? Oui et non sans doute plus que non que oui.
« Pendant trois ans, le groupe Eolane n’a jamais été capable de trouver un repreneur alors que l’administratrice judiciaire, en quelques semaines, à démontrer que c’était possible » rappelle Alain Schleich.
Pas de quoi favoriser la reprise du site montcellien
Pour bien faire, il faudrait que les repreneurs, puissent non seulement reprendre le personnel dont il aurait besoin selon ses compétences et être assurés de compter sur des commandes pour redémarrer le site montcellien spécialiste en composants électroniques. Sauf qu’aujourd’hui, il reste du travail jusqu’à mercredi prochain _ de la charge pour 15 personnes sur les 77 salariés _ et une trentaine de machines a quitté Montceau. En somme, « Juin a saboté la charge pour le site » souligne Alain Schleich. « Il a savonné la planche à toutes reprises ».
Alors que dans le même temps, les sites de Valence, Angers et Combrée sont à 44 heures par semaine. Et rien pour Montceau. « C’est la méthode de pourrissement adoptée par Juin » définit le secrétaire du CSE.
Difficile dans ces conditions de mettre un repreneur dans les meilleurs conditions, il aurait plutôt tendance « à jeter l’éponge » estime Alain Schleich.
En réalité, sur les trois repreneurs potentiels, un seul l’est réellement, celui qui est venu visiter le site à Montceau et qui reprendrait une quinzaine de salariés. Le deuxième a fait savoir qu’il reprenait le site et tout le personnel _ personne n’y croit _ et le troisième serait un mixte entre le premier et le deuxième. Un leurre, sans doute.
Ce qui a fait dire à Ralph Blindauer, « je suis malheureusement pessimiste ».
Action en justice d’un côté, des repreneurs sur le reculoir de l’autre, le proche avenir d’Eolane Montceau est dans le brouillard le plus total quand bien même les salariés ont toujours le soutien des communes de Blanzy, Montceau et Sanvignes, de la communauté urbaine et de la Région.
Jean Bernard