Le feuilleton Eolane Montceau reprend. Non pas que les scénaristes ont dégoté de nouvelles idées pour améliorer l’audience mais avec la crise du coronavirus, les projecteurs ont cessé d’éclairer le site montcellien.
Ce jeudi matin 14 mai, le courant a été rétabli et une réunion du conseil sociale et économique exceptionnel s’est tenue sur la zone Sainte Elisabeth. A vrai dire, depuis le 17 février dernier et le pique-nique des salariés sur le parking en présence de l’avocat des salariés, Ralph Bindauer et des maires du Bassin minier, le dossier est resté, en quelque sorte, au fond du tiroir et la fermeture d’Eolane Montceau est toujours sur le bureau du P.-D.G. Henri Juin. Au mieux espère-t-il un repreneur du site, à condition de s’en donner les moyens.
Car les nouveaux malheurs du site montcellien de composants électroniques datent du 2 janvier 2020, jour où Christophe Malrin,alors P.-D.G. du groupe, prenait la porte. Il venait de sauver la tête d’Eolane Montceau, il a perdu la sienne. Dès lors l’arrivée du nouveau grand patron, Henri Juin, a tout remis en cause et le site de Sainte Elisabeth revenait dans l’oeil du cyclone. Se séparer de la « mauvaise branche » s’avérait inéluctable.
Depuis 2015, Eolane Montceau connaît des secousses. « Cinq ans que nous vivons dans la tourmente » rappelle Alain Schleich, représentant du personnel qui, ce lundi soir en mairie de Montceau, a fait un point sur le CSE exceptionnel.
Il ressort, en fin de compte, que Montceau qui a repris le travail progressivement à partir du 20 avril a non seulement eu a satisfaire ses propres clients (1/3 des commandes) mais, surtout, « a contribué à alimenter d’autres sites du groupes en sous-ensembles électroniques (2/3 du travail) comme quoi nous faisons partie prenante du groupe » se délecte Alain Schleich.
Maître Raphl Blindauer s’engouffre dans la brèche car on a voulu faire croire que Montceau jouait « perso ».
« Cette indépendance est construite artificiellement alors que le site fait l’objet d’un long déshabillage, qu’on le dépouille de sa production pour mieux porter l’estocade » dit-il.
Faire comprendre au P.-D.G. de rétablir la production sur le site de Montceau, que la Chine est un mauvais choix
Ainsi donc, le personnel montcellien a bénéficié du chômage partiel de l’Etat et du complément du groupe Eolane. Comment analyser ce comportement sachant que la charge de travail n’excède pas désormais trois mois ? De toute évidence, le groupe a eu besoin de Montceau pour répondre à la demande à cause du coronavirus qui a privé Eolane de sa production notamment chinoise.
« Le patriotisme local, c’est maintenant qu’il faut le mettre en place » lance alors madame le maire, Marie-Claude Jarrot. Là encore, Ralph Blindauer, apprécie le passage de témoin. « Vous mettez le doigt sur un point fondamental. La crise a révélé la perte de l’indépendance de la France. Regardez les masques ». C’est la même chose pour les cartes électroniques fabriquées à l’étranger avec une main-d’oeuvre low cost. « Il faut relocaliser certaines entreprises et c’est valable pour Konecranes à Saint-Vallier » précise l’avocat.
« Avec le coronavirus, les cartes ont été rebattues, nous ne devons plus être dépendants des Américains et des Chinois » insiste Ralph Blindauer. De quoi, logiquement, abreuver de commandes le site Eolane de Montceau. Voilà pour la forme, car sur le fond, la direction semble plus à même « de nous donner de l’argent pour un plan social et nous faire un enterrement de première classe » prévient-il. « Mais nous ne voulons pas entendre parler de plan social ».
Alors Eolane Montceau, fermera ou ne fermera pas ? Henri Juin a-t-il l’intention de sauver les 80 emplois, leur redonner une chance ? Souhaite-t-il céder le site à un repreneur comme il l’a laissé entendre ? Est-ce que la crise du coronavirus a modifié sa vision et qu’il reconsidère sa décision de « couper » la branche » montcellienne ?
« Nous ferons tout pour retarder et empêcher la fermeture du site » stipule l’avocat.
Quand bien même les pouvoirs publics et le gouvernement lui-même, ont pris conscience que la délocalisation d’entreprises a appauvri la France _ tout arrive _ , encore faut-il que les paroles ne restent pas sans lendemain.
Déjà convaincre Henri Juin. Nous sommes en mai. Pas de temps à perdre.
La seconde partie du CSE exceptionnel se déroulera à Montceau le mardi 19 mai avec, espère Alain Schleich, des réponses à toutes ces questions.
Jean Bernard
On parle d’un Avant Et d’un Après COVID , mais cela semble mal parti chez Eolane…
Le rétro pédalage après une mondialisation à tout va demanderait une volonté politique à l ‘unisson de tous nos dirigeants et ça, c’est pas gagné.
Le fric règne en maître sur notre planète et nous ne sommes que ses esclaves corvéables à merci et dépendants de la finance.
Bon samedi quand même.