Communiqué des représentants du personnel d’Eolane-Montceau.
Eolane-Montceau fait ses premiers pas
dans le redressement judiciaire.
Octobre, un pied encore chez Eolane, l’autre dans le vide. Premiers constats et une phase d’adaptation mouvante qui se dessine devant nous. Nous avons désormais un employeur à deux têtes, l’une judiciaire qui découvre notre monde, l’autre qui voudrait bien nous en faire disparaître au plus vite pour que l’on ne parle plus de Montceau-les-Mines.
Et déjà la deuxième réunion de CSE hier matin pour élire un salarié qui représentera ses collègues vis-à-vis du mandataire judiciaire. Une personne volontaire a fait un pas en avant en pleine conscience pour porter ce fardeau chronophage teinté d’honorabilité. Il va maintenant falloir veiller aux versements des salaires rebaptisés créances des salariés. Merci à toi Patrice pour cette assistance bénévole.
Premières marques du Nouveau Monde, un double bulletin de salaire pour chacun de nous. Les 30 premiers jours de septembre ont été payés par les AGS. Un premier coup de louche d’environ 250 K€ qui fait mal à notre collectivité. Le dernier jour de septembre a été payé par Eolane, une aumône dérisoire pour le grand gagnant spécialisé dans les manœuvres opportunes.
Octobre sera payé par Eolane qui clamait pourtant l’état de cessation de paiement à la barre du tribunal de commerce depuis mi-août, avec comme conséquence l’impossibilité de payer les salaires. Et voilà que cela redevient possible en octobre ! Nous avons beau être habitués à la souplesse des raisonnements versatiles, mais quand même pas jusqu’au grand écart. Comprenne qui pourra !
Novembre s’annonce dans la mixité avec à nouveau une demi-louche à la charge des AGS. Après sera une autre histoire encore à écrire, tiraillée entre les effets de justice et d’escroquerie. D’ici là, nous aurons déjà bien des casse-têtes à résoudre pour tenter de comprendre les méandres des montages financiers qui fabriquent les dettes et créances à foison.
Les dettes et créances, c’est aussi simple que lorsqu’un caissier vous dit : « cela nous fait 77 euros ». La formulation est parfaitement exacte et pourtant elle a le don d’énerver celui qui paye la facture. Pourtant, au moment de l’échange, il s’acquitte de sa dette tandis que le caissier encaisse la créance de même montant. Simple question de vases communicants ; plus précisément, échange d’argent contre un produit.
La normalité est un système gagnant-gagnant où chacun en a pour ses besoins et son argent. Dans un groupe industriel, le résultat devrait être un équilibrage des achats, du travail et des ventes entre tous les sites et clients. À défaut, il y aurait des dysfonctionnements à corriger.
Si d’aventure un site se trouvait totalement hors-jeu, il aurait rudement matière à s’interroger sur ce mystère. Premier indice ici, cela fait belle lurette que le tiroir-caisse de Montceau est réparti entre Valence et Angers pour la majorité des clients et les facturations des fournisseurs. Autant dire que l’on ne voit que ce que la direction générale ne veut bien nous montrer, en toute honnêteté, il va sans dire.
Voilà qui va bien nous occuper jusqu’au 19 novembre, date à laquelle le tribunal de commerce devra statuer sur notre sort, entre prolongation de la période d’observation ou liquidation judiciaire directe. Il faudra aussi compter avec les opportunités de reconversion des salariés et de reprise du site, même si cela relève en apparence du miracle.
Mais pas exactement, si l’on observe attentivement les raisons de l’échec à trouver un repreneur jusqu’à présent, entre le vidage du site et la mollesse du PDG, Henri JUIN, à donner les moyens d’y parvenir. La trahison des salariés est là tout entière, cachée derrière les discours de façade et les manœuvres occultes pour nous envoyer sans scrupule droit au chômage.
Reste que côté discrétion, ce n’est pas vraiment une réussite.