Il est arrivé ce matin à bord d’un taxi, un gros 4×4 noir accompagné de la juriste du groupe Eolane. Le P-.D-G. d’Eolane, Henri Juin ne s’attendait certainement pas un un accueil si triste et mortuaire devant le site montcellien.
Une quarantaine de salariés, tous habillés de noir et avec sur le coeur un colibris mort, tué par la finance, attendait Henri Juin dans une macabre mise en scène théâtrale au son de la marche funèbre de Chopin.
« Les salariés d’Eolane Montceau vous saluent bien avec toute la considération que vous nous portez. Vous pouvez entrer mais vous n’êtes pas sûr de repartir » lui glisse au passage en guise de bienvenue un employé du site.
Henri Juin et la juriste, entourés par les salariés en deuil, ont paru décontenancé mais ils ont franchi le portail d’entrée sans encombre.
Ils viennent pour assister à un CSE (comité social et économique) exceptionnel qui doit envoyer Eolane Montceau ce jeudi au tribunal de commerce à Chalon-sur-Saône.
Alain Schleich, élu CSE rappelle que le P.-D.G. va annoncer le projet de cessation de paiement du site de la zone Sainte Elisabeth qui « va se transformer en redressement judiciaire et pourrait même prendre l’allure d’une liquidation judiciaire ».
Ce que les 77 salariés ne veulent pas. « Nous ne voulons pas être jetés comme des malpropres » conteste Franck Calabresi. « Nous avons été trop gentils avec la direction. Partir oui mais dignement ».
Le sort des 77 employés de Montceau semble malheureusement scellé depuis longue date.
Reste à déterminer les circonstances. Trouver un repreneur de dernière minute ? « C’est pratiquement impossible » estime Alain Schleich. Mettre l’ensemble du groupe Eolane en dépôt de bilan, « ce sera la plaidoirie de notre avocat, Raphl Blindauer » ajoute-t-il. « Car faire payer nos licenciements par les AGS, le régime de garantie des salaires quand une entreprise est en difficulté, ce n’est pas acceptable » scande-t-il. « Car ici, à Montceau, c’est un dépôt de bilan artificiel pour l’essor de l’entreprise et des actionnaires. C’est éponger la misère des salariés par une solidarité nationale ».
Hazard ou pas, ce matin, tout le système informatique du groupe d’Eolane ne fonctionne plus. Il a été piraté. Avec un drapeau noir et une tête de mort ?
Jean Bernard
Bien d, accord avec eux, scandaleux de faire payer l, ètat…scandaleux.