Il est arrivé sans prononcer un mot, il est reparti à 13h dans un silence de mort, le téléphone collé à l’oreille, une pratique très courante, notamment chez les politiques pour faire comprendre à la presse qu’ils sont trop occupés et en peuvent pas répondre aux questions. Même sans téléphone, pas évident que Henri Juin se soit adressé aux journalistes.
Ce lundi matin le P.-D.G. du groupe Eolane est venu demander l’avis des représentants du personnel sur la déclaration de cessation de paiement du site montcellien, « une déclaration qui devrait être déposée cet après-midi au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône » explique Alain Schleich, élu CSE et désormais secrétaire. « Mais nous ne donnerons pas notre avis, le P.-D.G. n’a rien proposé si ce n’est la voie du redressement judiciaire », précise-t-il encore.
Devant l’entrée du site, la quarantaine de salariés est écoeuré par ce comportement. « Des patrons, il y en a des bons, mais là, ce n’est pas le cas », balance une employée. « Nous avons un sentiment d’injustice, nous sommes en colère et le P.-D.G continue à nous mener en bateau ».
Devant le personnel, Henri Juin a dit tout son désarroi, « qu’il compatissait, qu’il était désolé pour nous, que le groupe allait nous accompagner au mieux », dit une autre salariée qui n’en croit pas un mot.
Le groupe Eolane poursuit donc la fermeture de sites. Montceau sera le troisième. « Mais si la liquidation judiciaire fonctionne, d’autres sites pourrait être touchés de la même manière. Montceau fait office de test ».
Désormais, c’est au tribunal de commerce de prendre sa décision, probablement jeudi matin. A quelle sauce vont être mangés les 77 salariés montcelliens ?
Jean Bernard
Le même silence de mort de ceux qui critique les syndicats dans leur lutte, avec leurs commentaires obsolètes ….